Les pertes des hôpitaux publics ont atteint « de 2,7 à 2,9 milliards d'euros » en 2024, après 2,3 milliards d'euros en 2023, s’amplifiant à un niveau record depuis 2005, selon une première estimation de la Drees, la direction statistique des ministères sociaux.
En 2024, « le déficit des hôpitaux publics se creuse de nouveau, jusqu'à atteindre 2,5 % de leurs recettes (après 2,3 % en 2023). Il s'agit de nouveau d'un niveau inédit depuis 2005, point de départ des observations », a indiqué la Drees dans une analyse publiée le 23 juillet.

L'effort d'investissement des hôpitaux publics marque aussi le pas en 2024 malgré les fonds prévus par l’État à la suite des accords du Ségur de la Santé de 2020, note également la Drees.
Ce « léger repli » de l'investissement, à hauteur de 5,1 % des recettes, « traduit vraisemblablement la prise de retard de nombreux projets du fait de la dégradation de la situation financière des établissements, du renchérissement des coûts des projets et des compléments d’instruction importants », ajoute-t-elle.
L’encours de la dette des hôpitaux publics baisse pour la troisième année consécutive (à 30 milliards d’euros, soit 27,8 % des recettes).
« Le bilan du Ségur de la santé est donc contrasté en matière d’investissement, indique l’organisme : les plans de soutien et de relance mis en place depuis la crise sanitaire portent leurs fruits sur la dette, mais dans un contexte de dégradation sans précédent des ressources générées par l’activité des établissements qui retarde leurs investissements et affecte dans le même temps leurs capitaux permanents. »
Reprise de l’activité en MCO
L'activité des hôpitaux publics et privés (nombre de séjours) a continué d'augmenter en 2024, avec une hausse de 3,9 % en MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) (après + 4,6 % en 2023). Cette croissance est principalement portée par l’activité ambulatoire, qui augmente de 6,1 %.
En psychiatrie, le nombre de journées de prise en charge à temps complet a en revanche continué de baisser, avec un recul de 1,6 % en 2024 (et 1,5 % par an en moyenne entre 2019 et 2023). Cette baisse est « principalement le fait du secteur public », avec un recul de 2,4 %, après 2,5 % en 2023.
Si l'on prend en compte toutes les journées d'hospitalisation en psychiatrie (y compris l'hospitalisation partielle), le recul est de 1,1 %. Les passages aux urgences, de leur côté, ont rebondi de 2,5 % en 2024, à 21,3 millions, après avoir reculé de 3,4 % en 2023. Le nombre de passages reste toutefois encore inférieur au niveau atteint juste avant le Covid (22 millions en 2019).
En 2024, le nombre de passages dans les structures des urgences générales ou pédiatriques rebondit de 2,5 %, après avoir diminué de 3,4 % en 2023 (graphique ci-dessous). Il s’établit donc à 21,3 millions de passages sur l’année.

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