Cœur Carmat : un 4e patient décédé mais le projet continue

Publié le 21/01/2016

Le quatrième patient implanté avec un cœur artificiel Carmat est décédé, a annoncé cette nuit la société de bioprothèse, tout en précisant que ce décès n'était pas lié à la prothèse et ne compromettait pas les projets de la société.

Cet homme de 58 ans avait été implanté en phase terminale d’insuffisance cardiaque le 22 décembre dernier à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Il s'agissait du dernier patient d'une étude clinique de faisabilité qui avait pour critère principal de succès la survie à 30 jours après l'implantation d’au moins 2 des 4 patients de l'étude. Un objectif tenu puisque les trois premiers patients ont respectivement survécu après l'opération 74 jours, 9 mois et plus de 8 mois pour le troisième d'entre eux, décédé le 18 décembre dernier.

Les deux premiers décès avaient été causés par une perturbation de l'électronique de pilotage des moteurs de la prothèse, engendrée par une "microfuite de la zone sang vers le liquide d'actionnement de la prothèse", selon les analyses de Carmat. Ce défaut avait été corrigé par la suite.

Comme dans le cas du troisième patient, mort des suites d'une insuffisance rénale chronique antérieure à sa transplantation cardiaque, la prothèse du quatrième essai a, elle, donné "satisfaction tout au long de son fonctionnement", a souligné Carmat. "Le quatrième patient est décédé de complications médicales non liées à la prothèse", a précisé le professeur Pascal Leprince, chef du service de l'institut de cardiologie à la Pitié-Salpêtrière.

Malgré ce 4e décès, la société Carmat poursuit donc le développement de sa prothèse et prépare un essai clinique pivot, qui doit porter sur une vingtaine de patients dans dix centres d'implantation en Europe. "Nous sommes confiants en la capacité du cœur Carmat à apporter une véritable alternative à la transplantation pour les patients souffrant d'insuffisance cardiaque terminale", rassure le directeur général de Carmat, Marcello Conviti.