"Le virus Ebola paraît être stable et ne semble pas muter plus vite que les virus des précédentes flambées de l'infection". Le Dr Anthony Fauci est rassurant. Selon une étude que vient de publier le directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), le virus Ebola a connu nettement moins de mutations que ne le craignaient des virologues. L’étude publiée dans la revue américaine Science a séquencé le génome de quatre échantillons du virus Ebola au Mali qui a infecté huit personnes en octobre et novembre dernier. Et les chercheurs n'ont pas constaté de changements notables par rapport au virus ayant contaminé les personnes au début de la vaste épidémie en 2014 qui, jusqu'à présent, a fait plus de 10.000 morts surtout en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia.
L’information est essentielle, car les tests de diagnostic, les anticorps et les vaccins expérimentaux contre Ebola ont tous été développés à partir des caractéristiques génétiques de ce virus. Si des variations trop importantes se produisaient, le diagnostic de l'infection pourrait ne plus être possible et les vaccins et anticorps risqueraient de perdre leur efficacité. Des mutations pourraient même provoquer des symptômes encore plus sévères ou accroître la capacité du virus à se transmettre, expliquent les chercheurs.
Leur étude infirme les constatations des études précédentes, qui avaient analysé des virus provenant de prélèvements de malades en Sierra Leone. En août 2014, des virologues avaient publié les résultats du premier séquençage du génome de 99 virus Ebola venant de ce pays, qui montrait un assez grand nombre de mutations par rapport à des virus plus anciens. Le virus Ebola du Mali, objet de l'étude publiée jeudi, provient de patients distants à la fois géographiquement et dans le temps, donnant ainsi une vue plus étendue de l'évolution de cet agent pathogène. Elle montre que le virus paraît être stable ce qui "conforte la confiance dans le fait que la stratégie vaccinale devrait marcher", juge Jim Kent de l'Université de Californie à Santa Cruz qui a établi une banque de données sur le génome du virus Ebola. Toutefois, Kristian Andersen, un chercheur du Broad Institute à Cambridge (Massachusetts), co-auteur de l'étude sur le séquençage du virus Ebola de Sierra Leone, met en garde contre le fait que l'introduction de vaccins et de traitements expérimentaux pourrait accroître les pressions sur le virus pour muter.
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