La Haute Autorité de santé (HAS) vient de remettre à jour ses « réponses rapides » sur la prise en charge en ambulatoire des patients suspectés ou atteints de Covid-19. Cette actualisation se fait dans un contexte de forte circulation du variant Omicron et de campagne vaccinale (avec des schémas plus ou moins complets selon les patients). L’agence insiste en particulier sur l’importance de « la prise en charge initiale par un médecin des personnes Covid + à risque de forme grave de la maladie, quand elles sont non vaccinées, incomplètement vaccinées ou immunodéprimées ». Lors d’une première consultation, en plus de l’évaluation de la gravité des facteurs de risque (âge, pathologie chronique, immunosuppression), il faut donc connaître précisément le statut vaccinal du patient.
Cette actualisation a été alaborée par la HAS, la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), le Collège de médecine générale (CMG) et le Collège national des généralistes enseignants (CNGE).
Pour les patients à risque testés positifs, il est rappelé certains faits aujourd’hui connus, comme l’apparition possible des symptômes dans les 10 jours, l'importance de la valeur de la saturation en O2, etc.
De façon globale, en plus de la symptomatologie du patient, une SpaO2 ≥ 95 % sont des éléments importants pour orienter vers une prise en charge ambulatoire (ou pas). La HAS précise qu'en fonction des facteurs de risque et de l’état clinique du patient, une oxygénothérapie « pour maintenir une Sp02 > 92 % pourra être mise en place au domicile des patients atteints de la Covid-19 dans le cadre d’une équipe pluriprofessionnelle de premier recours en lien avec une équipe hospitalière de référence (pneumologie, maladies infectieuses, soins critiques, …) et le SAMU ».
Penser aux traitements préventifs pour les immunodéprimés
La HAS refait également un point sur les traitements médicamenteux, rappelant – entre autres - que l’usage de corticoïdes est délétère chez les patients ayant une forme de Covid non oxygénorequérante. Elle rappelle aussi qu’une anticoagulation préventive est indiquée uniquement chez des patients alités ou à risque thrombo-embolique.
Un point important concerne les traitements préventifs. La Haute autorité de santé recommande en effet « d’inciter les patients immunodéprimés, adultes ou enfants âgés de 12 ans et plus, éligibles à un traitement préventif pré ou post-exposition du Covid-19, à en bénéficier ». À savoir : l’association tixagévimab/cilgavimab (Evusheld) en pré-exposition chez les plus 18 ans, et actif sur les variants Delta et Omicron. Et le sotrovimab (Xevudy) chez les 12 ans et plus, en traitement curatif. Ces traitements sont administrés en établissement de soins. À noter que casirivimab/imdevimab (Ronapreve) ne doit pas être utilisé en raison de la forte prévalence d’Omicron (inactif).
La HAS détaille également la conduite à tenir devant un enfant symptomatique. Et rappelle que même si cela reste exceptionnel, un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) post-infectieux pouvant survenir dans les 4 à 6 semaines après le début des symptômes, nécessite une hospitalisation d’urgence.
Enfin, l’agence redonne les directives sur les tests à effectuer et les temps d’isolement des personnes contact asymptomatiques, en fonction du statut vaccinal de chacun et des résultats des tests (dont les autotests).
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation