Il est possible d'éradiquer la tuberculose d'ici à 25 ans avec une stratégie bien ciblée et des financements à la hauteur, estiment mercredi les experts rassemblés au sein de la commission réunie par « Le Lancet ».
Pour y parvenir, les auteurs de 18 pays réclament un effort financier à la hauteur du coût économique et social de la maladie. Rien qu'en Inde, où ont lieu environ les trois quarts des décès par tuberculose, 290 millions de dollars supplémentaires par an pour subventionner les tests de dépistage et aider les patients à terminer leur traitement permettraient de réduire de 28 % le nombre de morts, calcule le rapport. Ce montant est bien inférieur aux 32 milliards de dollars que coûte chaque année à ce pays la mortalité par tuberculose.
Le rapport estime en outre qu’il faudrait multiplier par quatre les investissements dans la recherche, qui n'étaient que de 726 millions de dollars en 2016, soit dix fois moins que l'argent consacré à la recherche contre le sida. Les auteurs estiment en outre essentiel de rendre plus largement disponibles les traitements préventifs dans les pays où la prévalence de la tuberculose est importante.
35 % de patients non diagnostiqués
Les auteurs rappellent que « 35 % des patients atteints de tuberculose » parmi les plus pauvres « ne sont ni diagnostiqués, ni traités, et ne se sont pas signalés auprès des programmes régionaux de lutte contre la tuberculose ». Autre point de blocage : les stratégies d’identification des personnes à risque (séropositif pour le VIH, migrants, détenus…) ne sont appliquées que de « façon fragmentée ».
Le 20 mars dernier, l’Organisation mondiale de la santé a publié de nouvelles recommandations visant à traiter les cas de tuberculose multirésistante. L’OMS recommande désormais la prescription de traitements oraux, moins générateurs d’effets secondaires que les antibiothérapies injectables inscrites dans les précédentes recommandations. L’OMS recommande aussi un suivi actif de l’efficacité des traitements.
Ces recommandations ont été publiées en amont de la Journée mondiale de la tuberculose, le 24 mars. Depuis 2000, 54 millions de vies ont été sauvées, alors que la mortalité liée à la tuberculose a diminué d’un tiers. On dénombre toujours 10 millions de nouveaux cas chaque année.
La tuberculose se soigne normalement en six mois avec quatre antibiotiques. Mais de plus en plus de souches y sont résistantes et nécessitent jusqu'à deux ans de traitement – avec tous les effets secondaires, parfois graves, liés à ces médicaments. En 2017, 1,6 million de personnes sont décédées à la suite d’une tuberculose, dont 300 000 personnes coïnfectées par le VIH.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation