« La cigarette électronique peut être une aide à l'arrêt du tabac chez ceux qui désirent arrêter de fumer et un mode de réduction des risques du tabac ». Pour la première fois en France, une institution publique - en l’occurrence le Haut conseil de la santé publique - reconnaît l’intérêt médical potentiel du vapotage. Dans un avis publié ce mercredi, le HCSP vient en effet de revoir d’un œil plutôt favorable le rapport bénéfice risque de la e-cigarette.
Après analyse de la littérature et des réalités de terrain, le HCSP estime ainsi « que la e-cigarette peut être considérée comme une aide au sevrage tabagique pour les populations fumeuses désireuses d’arrêter leur consommation de tabac et constitue un outil de réduction des risques du tabagisme, même si pour les usagers concomitants de tabac et de cigarette électronique, le débat reste ouvert ». Les experts proposent d’informer en ce sens les professionnels de santé et les fumeurs, sans pour autant «en faire publicité ».
A contrario, les experts soulignent que le vapotage pourrait constituer une porte d’entrée dans le tabagisme mais « ce risque serait contre balancé par le fait que la cigarette électronique pourrait aussi retarder l’entrée dans le tabagisme ».
Une cigarette électronique « médicalisée » ?
Le HCSP incite par ailleurs à clarifier le statut de la cigarette électronique et invite « à engager les parties prenantes concernées, en particulier l’industrie pharmaceutique, à une réflexion sur la création d’une cigarette électronique « médicalisée ».
Autant de positions qui tranchent avec le précédent avis émis par le HCSP en 2014. A l’époque, les experts avaient préféré jouer la carte de prudence et temporiser. Depuis « le contexte a aujourd’hui évolué et les connaissances scientifiques se sont étoffées ». Avec notamment, un rapport du Public Health England publié en aout dernier qui suggère que les cigarettes électroniques seraient 95 % moins dangereuses que les cigarettes traditionnelles.
Suite à ce rapport, la HAS n’avait pas jugé bon de revoir ses recommandations sur le sevrage tabagique, estimant dans un avis de novembre 2015 « que les données de la littérature sur l’efficacité et l’innocuité de la cigarette électronique sont encore insuffisantes pour la recommander dans le sevrage tabagique ». Même s’il reste prudent , le HCSP semble donc plus téméraire...
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