Vaut-il mieux répartir les sessions d’activité physique tout au long de la semaine ou concentrer ses séances de sport sur un à deux jours, à l’instar des « week-end warriors » ? C’est la question que pose une vaste étude américaine du Journal of the American Medical Association (JAMA).
« L’activité physique (de loisir) est associée à un moindre risque de maladie non transmissible et de mortalité », rappellent les auteurs de la présente étude. Ainsi, depuis 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande chez l’adulte « 150 à 300 minutes hebdomadaires d’activité aérobie d’intensité modérée, 75 à 150 minutes hebdomadaires d’activité aérobie d’intensité vigoureuse, ou une combinaison équivalente des deux intensités ».
Cependant, les données manquent quant à la répartition optimale de cet effort dans le temps : fréquence des sessions, durée des séances, etc. Certes, quelques études ont déjà montré que les week-end warriors présentaient un risque de mortalité toutes causes diminué par rapport aux individus inactifs. Mais peu de recherches ont été menées pour comparer les effets d’une concentration de l’activité physique sur une à deux journées du week-end à ceux d’une activité physique plus régulière. Ce à quoi les auteurs du présent travail ont voulu remédier alors même que le schéma d’activité physique des week-end warriors apparaîtrait « plus pratique pour de nombreux individus » aux semaines déjà chargées.
Activité le week-end ou plus régulière : des bénéfices équivalents
Pour ce faire, les chercheurs se sont penchés sur une large cohorte américaine de plus de 350 000 adultes suivis pendant une période médiane de plus de 10 ans et qui avaient, entre 1997 et 2013, rapporté leurs habitudes d’activité physique dans le cadre du US National Health Interview Survey. Les participants ont alors été classés en fonction de la fréquence, de la durée et de l’intensité de leurs sessions d’activité physique hebdomadaires. « Les données des participants ont (ensuite) été associées au registre national des décès (National Death Index) jusqu’au 31 décembre 2015 ».
Résultat : les sujets qui atteignent les minimas d’activité physique modérée ou vigoureuse recommandés par l’OMS « peuvent en tirer les mêmes bénéfices (en termes de réduction du risque de mortalité), que (cet effort) soit réparti tout au long de la semaine ou concentré sur moins de jours », indiquent les auteurs.
En fait, à quantité égale d’activité physique modérée à vigoureuse, « aucune différence significative n’a été observée pour la mortalité toutes causes, (cardiovasculaire ou par cancer) entre les week-end warriors et les participants régulièrement actifs », affirment les auteurs. Ceux-ci rapportent pour les week-end warriors, en comparaison aux individus régulièrement actifs, des hazard ratios (HR) de 1,08, 1,14 et 1,07 pour la mortalité toutes causes, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité par cancer, respectivement.
Pas de réduction notable du risque de décès entre inactifs et week-end warriors ?
Par ailleurs, « les résultats de cette large étude de cohorte suggèrent que les individus qui s'engagent dans un processus d'activité physique - que ce soit seulement le week-end ou plus régulièrement - présentent des taux de mortalités toutes causes et spécifiques plus bas que les personnes inactives », analysent les chercheurs.
L'étude retrouve notamment, pour les personnes régulièrement actives en comparaison aux individus inactifs, un HR de 0,85 pour la mortalité toutes causes.
En revanche, elle ne met pas en évidence de différence significative en termes de risque de décès entre les week-ends warriors et les personnes inactives. « En comparaison aux participants physiquement inactifs, le HR pour la mortalité toutes causes était de 0,92 pour les week-end warriors », précisent les auteurs. Et des résultats similaires se dégagent vis-à-vis de la mortalité cardiovasculaire (HR = 0,87) et de la mortalité par cancer (HR = 0,94).
Un constat qui pourrait s’expliquer entre autres par la définition exigeante de l’activité physique utilisée dans le présent travail. « Nous avons désigné comme physiquement inactifs les individus qui n’atteignaient pas les recommandations de l’OMS de 150 minutes par semaine d’activité modérée ou vigoureuse », reconnaissent les auteurs.
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