« J’ai attendu des heures, tout ça pour que le médecin m’expédie en quelques minutes. » Les plaintes concernant le temps de consultation jugé trop court sont fréquentes parmi les patients qui craignent d’être moins bien pris en charge. Mais les consultations très courtes sont-elles vraiment associées à des prescriptions inappropriées ? Alors que peu de données sont disponibles sur le sujet, telle est la question à laquelle a tenté de répondre une étude parue le 10 mars dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Les auteurs se sont penchés sur les données des dossiers de santé électroniques de plus de 4,3 millions de patients américains ayant consulté plus de 8 000 médecins lors de plus de 8 millions de consultations de soins primaires au cours de l’année 2017. « Des analyses de régression ont notamment quantifié l'association entre (…) la durée des consultations et des décisions de prescription potentiellement inappropriées », indiquent les auteurs. Une attention particulière a été portée aux prescriptions d’antibiotiques, d’opioïdes et de benzodiazépines, et aux ordonnances remises aux personnes âgées.
Davantage de prescriptions d’antibiotiques inappropriées
Résultat : des consultations courtes sont bel et bien globalement associées à plus de prescriptions inappropriées. C’est en particulier le cas des consultations courtes conduites auprès de patients consultant pour une infection respiratoire, qui mènent à des prescriptions d’antibiotiques injustifiées : les consultations de 12 minutes environ conduisaient à plus de 57 % de prescriptions d’antibiotiques inadaptées. Dans une moindre mesure, les consultations courtes menées autour d’une plainte douloureuse mènent aussi à des prescriptions d’opioïdes et de benzodiazépines inappropriées – avec plus de 3,5 % de prescriptions inadaptées lors des visites de 10 minutes environ.
Au contraire, les consultations plus longues autour de ces motifs apparaissent associées à de meilleures décisions thérapeutiques. Ainsi, pour chaque minute additionnelle de consultation, la probabilité que la consultation aboutisse à une prescription inappropriée d’antibiotique ou à une co-prescription inappropriée d’opioïdes et de benzodiazépines reculait de 0,11 % et de 0,01 %, respectivement, résument les auteurs.
Seule exception potentielle : les consultations conduites chez les personnes âgées. En effet, dans cette population, une « association positive » a été trouvée entre durée de consultations et risque de prescriptions inappropriées, celui-ci augmentant légèrement avec la durée des consultations. Cette association semble toutefois « peu susceptible d’être cliniquement significative », analysent les auteurs.
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