L’apparition d’anticorps antibiomédicaments est une cause fréquente d’épuisement des effets des traitements biologiques dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). C'est une des principales conclusions d’une étude publiée le 12 juillet dans la revue JAMA Network Open.
230 patients adultes souffrant d’une PR, traités par biothérapies, ont été inclus dans une étude à laquelle ont participé 27 centres de soins européens (France, Pays Bas, Italie et Royaume-Uni) entre mars 2014 et juin 2016. Ces patients ont été traités par anti-TNF (adalimumab, etanercept ou infliximab), rituximab ou tocilizumab. La réponse clinique a été évaluée au bout de 12 mois selon la réponse EULAR (European Alliance of Associations for Rheumatology). Parallèlement, la recherche sérique d'anticorps antimédicaments a été réalisée aux mois 1, 3, 6, 12 et 15 à 18. L’âge médian des patients était de 54,3 ans, 77 % étaient de sexe féminin.
Jusqu'à 50 % des patients avec des anticorps antimédicaments
À 12 mois, des anticorps antimédicaments ont été retrouvés chez 38,2 % des patients traités par anti-TNF, chez 50 % des patients par rituximab, 20 % par tocilizumab, et 6,1 % par étanercept.
Ce travail coordonné par le service de rhumatologie de l’hôpital Bicêtre de l'AP-HP, de l’Université Paris-Saclay et de l’Inserm, dans le cadre du projet Européen ABIRISK, a montré qu’il existait une relation inverse entre ces taux d'anticorps antibiomédicaments et la réponse clinique. « Cette association inverse concerne les anti-TNF mais aussi le tocilizumab et le rituximab. En revanche, un co-traitement par méthotrexate diminue d’environ 50 % la survenue d’anticorps antibiomédicaments », précise le communiqué de l’AP-HP.
Les auteurs de l’article concluent que chez des patients polyarthritiques traités par biothérapie, l’apparition d’anticorps antibiomédicaments peut être en cause dans l’épuisement des effets de ces médicaments. En conséquence, ils suggèrent d’effectuer cette recherche d'anticorps en cas de non-réponse ou d’épuisement de réponse à ce traitement. Et en cas de positivité, de changer de traitement.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation