Rencontre régulière des spécialistes de la greffe, le « Banff meeting », du nom de la ville canadienne où s’est tenue la conférence fondatrice en 1991, a été accueilli cette année en septembre à Paris. Co-organisée par le Paris Institute for Transplantation and Organ Regeneration (Pitor) de l’Université de Paris, cette édition s’est attachée à introduire la xénotransplantation dans la classification internationale des rejets.
Cette édition « ouvre une porte pour la pratique » afin que la xénotransplantation, une « solution » contre la pénurie mondiale d’organes, « devienne une réalité », explique le Pr Alexandre Loupy, néphrologue et directeur du Pitor. Pour rappel, la classification vise à définir et standardiser les critères de diagnostics complexes pour caractériser les différents rejets d’organes.
Une première version amenée à évoluer
Pour mener ce travail, quelque 350 experts mondiaux ont exploité la mine d’informations issues de la dizaine de xénogreffes menées ces dernières années aux États-Unis. Si la Chine s’est lancée rapidement et « massivement » après les États-Unis, ses données sont « sous cloche », relève le néphrologue.
La publication de cette version enrichie est attendue pour la fin de l’année ou le début 2025. Ce premier travail sera « imparfait et perfectible », prévient le Pr Loupy. Dans les mois à venir, la prochaine génération de xénotransplantations prendra en compte les nouvelles connaissances.
Déjà, l’analyse des xénotransplantations américaines et la définition d’une classification des rejets guident le développement de « cochon-médicament » de nouvelle génération. Les porcs génétiquement modifiés sont désormais porteurs de 69 modifications, contre une dizaine pour les premiers modèles. « Plus les cochons seront humanisés, moins il y aura de rejets », résume le Pr Loupy.
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