Fils d'un riche banquier de Bristol qui avait fait fortune aux Antilles à la fin du XIXe siècle, Richard Bright, après avoir commencé ses études dans sa ville natale, puis à Exeter, s'inscrivit à l'université d'Edimbourg où il étudia successivement la philosophie, l'économie politique et les mathématiques avant de jeter son dévolu sur la médecine en 1808. Mais sa rencontre avec deux célèbres naturalistes Sir George Mackenzie et sir Henry Holland l'amena à interrompre ses études pour les accompagner en Islande pour une expédition dont il ramènera de nombreux échantillons de minéraux et de végétaux, rédigeant aussi toute la partie botanique des " Travels in Iceland " publiés sous l'autorité de Mackenzie.
De retour de Reikjavik en novembre 1810 ; Bright se rendit à Londres pour poursuivre ses études de médecine au Guy's Hospital s'imprégnant notamment des conférences de Babington sur la médecine pratique. Après avoir soutenu sa thèse intitulée " De erysipelate contagioso " en 1812 à Edimbourg, Bright fut repris par sa frénésie des voyages. Il se rendit ainsi à Berlin en 1814 et, sur la route du retour, il se retrouva à Bruxelles deux semaines après la bataille de Waterloo et en profita pour observer le traitement des blessés dans les hôpitaux belges. L'année suivante, il se rendit à Vienne et fit dans ses " Travels from Vienna through Lower Hungary, une brillante description du fameux Congrès qui se déroula dans la capitale autrichienne.
Bright, Addison et Hodgkin, collègues au Guy"s Hospital, donneront chacun leur nom à une maladie
Après de nouvelles pérégrinations en Allemagne, en France et en Italie, le médecin anglais s'établit à Londres, au 14 Bloomsbury Square. En 1824, il fut nommé au Guy"s Hospital où il officiera jusqu'en 1843. Il y travailla en même temps qu'Addison et Hodgkin et les trois " Grands du Guy"s Hospital" comme ils furent surnommés eurent en commun d'identifier des maladies qui allaient porter leur nom. Autre similitude, les trois hommes étient diplômés de la faculté d'Edimbourg, bien qu'ils aient étudié là-bas pour des raisons bien différentes : Hodgkin, qui était quaker, avait refusé d'aller à Oxford ou Cambridge, Addison n'avait pu intégrer ces deux universités faute de moyens et Bright avait préféré la qualité de l'enseignement dispensé à Edimbourg à la tradition...
Le 9 novembre 1827, Richard Bright identifia la néphrite chronique, en publiant cinq observations dans les " Reports of Medical Cases Selected with a View of Illustrating the Symptoms and Cure of Diseases by Reference to Morbid Anatomy " et cette affection fut bientôt appelée maladie de Bright. Ses recherches avaient permis au médecin anglais de mettre à jour les relations entre l'albuminurie, l'œdème et l'atteinte rénale, notant également que dans les néphrites chroniques les malades présentent une élévation constante du taux de l'urée sanguine. Bright fit aussi rentrer les termes de « gros rein blanc » et « rein dur » dans la littérature médicale.
Médecin personnel de la reine Victoria
Sa notoriété ne cessant de grandir, des étudiants venus de toute l'Europe se pressant à ses cours, Bright fut nommé médecin personnel de la reine Victoria en 1837. En 1842, le Guy's Hospital lui octroya deux salles de 21 lits chacune pour poursuivre ses études sur les maladies rénales ainsi qu'un laboratoire, une salle de consultations et un bureau. Bright qui fut aussi le premier à faire le compte rendu d'une appendicite, publia également, en collaboration avec Addison, un ouvrage " Elements of the Practice of Medecine" où il affirme la nécessité d'allier anatomie pathologique et informations recueillies au lit du malade.
Le 11 décembre 1858, Richard Bright, qui se savait atteint depuis quelques années d'une maladie valvulaire aortique, fut saisi d'une grande prostration, de dyspnée et de douleurs sigmoïdiennes. Il mourut cinq jours plus tard, le 16, âgé de 69 ans.
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