Ces molécules ont été trouvées dans presque tous les échantillons analysés. Selon les scientifiques, la pollution microplastique est désormais omniprésente sur la planète, ce qui rend l'exposition humaine inévitable et signifie que les risques pour la santé sont significativement de plus en plus préoccupants.
Deux études antérieures avaient trouvé des microplastiques à des taux tout aussi élevés dans des tissus pulmonaires prélevés lors d'autopsies. On savait déjà que les gens respiraient ces minuscules particules et qu'ils les consommaient par le biais de la nourriture et de l'eau. Les travailleurs exposés à des niveaux élevés de microplastiques sont également connus pour avoir développé des maladies.
Une première mondiale mais pas de quoi être fier
En mars, des microplastiques ont été détectés pour la première fois dans le sang humain, ce qui montre que les particules peuvent se déplacer dans le corps et se loger dans les organes. L'impact sur la santé est encore inconnu. Mais les chercheurs sont inquiets, car les microplastiques endommagent les cellules humaines en laboratoire et l'on sait déjà que les particules de la pollution atmosphérique pénètrent dans l'organisme et provoquent des millions de décès prématurés chaque année.
« Nous ne nous attendions pas à trouver le plus grand nombre de particules dans les régions inférieures des poumons, ni des particules de la taille de celles que nous avons détectées », a déclaré Laura Sadofsky de la faculté de médecine de Hull-York au Royaume-Uni, un des principaux auteurs de l'étude. « C'est surprenant car les voies respiratoires sont plus petites dans les parties inférieures des poumons et nous nous serions attendus à ce que les particules de ces tailles soient filtrées ou piégées avant d'atteindre cette profondeur ».
« Ces données constituent une information importante dans le domaine de la pollution atmosphérique, des microplastiques et de la santé humaine », a-t-elle ajouté. Ces données pourraient être utilisées pour créer des conditions réalistes pour des expériences en laboratoire afin de déterminer les impacts sur la santé.
La méthode du discours
La recherche, dont la publication a été acceptée par la revue « Science of the Total Environment », a utilisé des échantillons de tissu pulmonaire sain prélevés à proximité des cibles chirurgicales. Elle a analysé des particules d'une taille allant jusqu'à 0,003 mm et a utilisé la spectroscopie pour identifier le type de plastique. Elle a également utilisé des échantillons de contrôle pour tenir compte du niveau de contamination de fond.
Histoire connue
Une étude réalisée en 2021 au Brésil sur des échantillons d'autopsie a trouvé des microplastiques chez 65 % des personnes analysées, dont l'âge moyen était plus élevé que celui des personnes évaluées par l'étude de Sadofsky. Le polyéthylène, utilisé dans les sacs en plastique, était l'une des particules les plus courantes. Les chercheurs ont conclu que « Des résultats délétères sur la santé peuvent être liés à ces contaminants dans le système respiratoire après inhalation ».
Une étude américaine menée en 1998 sur des patients atteints de cancer du poumon avait révélé la présence de plastique et de fibres végétales - comme le coton - dans plus de 100 échantillons. Dans les tissus cancéreux, 97 % des échantillons contenaient les fibres et dans les échantillons non cancéreux, 83 % étaient contaminés.
D'énormes quantités de déchets plastiques sont déversées dans l'environnement, et les microplastiques contaminent toute la planète, du sommet du Mont Everest aux océans les plus profonds. Des microplastiques ont été trouvés dans le placenta de femmes enceintes et, chez les rates enceintes, ils passent rapidement par les poumons pour atteindre le cœur, le cerveau et d'autres organes des fœtus.
Cancers ?
Un examen récent a évalué le risque de cancer et a conclu « qu’Il est urgent de mener des recherches plus approfondies sur la façon dont les micro- et nano plastiques affectent les structures et les processus du corps humain, et sur la question de savoir si et comment ils peuvent transformer les cellules et induire une cancérogenèse, en particulier à la lumière de l'augmentation exponentielle de la production de plastique ».
Décidemment notre époque est pavée de problèmes complexes et délétères. S’agissant des comportements humains, une des grandes lois sociales indique que régler un problème passe par trois étapes : savoir, pouvoir, vouloir. Dans le cas particulier évoqué ici les égoïsmes et les avidités obèrent la dernière phase. On s’aperçoit que les contraintes légales ont de plus en plus de mal (euphémisme) à être respectées. Rien n’a changé depuis Pascal qui pestait en écrivant que « ne pouvant faire que la Justice soit forte, on a fait que la force soit juste ». L’enfer vaut bien l’endroit aurait pu ajouter Vladimir.
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