Etude Epicentre (MSF)

74,5 % des personnes en grande précarité vaccinées contre 90 % chez la population générale

Par
Publié le 07/04/2022

Crédit photo : AP HP ST-LOUIS-BURGER/PHANIE

Les personnes précaires (sans-abri et migrants) sont moins vaccinées que la population générale, plus la personne est exclue et à l'écart du système, moins elle a accès à la vaccination. C'est l'enseignement de la dernière étude Epicentre réalisée par Epicentre, l’institut d’épidémiologie et de recherche médicale de MSF, en partenariat avec Santé Publique France, qui vient de paraître. À peine 75 % de cette population a eu accès à une dose de vaccin contre 90 % dans la population générale. Enseignement supplémentaire, plus les individus sont mal logés, moins ils sont vaccinés : 70 à 86 des personnes hébergées dans des dispositifs d'urgence (hôtels sociaux, foyers) qui étaient vaccinées avaient reçu une dose de vaccin en décembre 2021 versus à peine une personne sur deux vivant dans la rue (44 % en Île-de-France et 26 % seulement à Marseille).

Francophones/non-francophones

Quels sont les facteurs favorisant la vaccination ? Les personnes francophones ont 30 % plus de chances d'être vaccinées que les non-francophones. L'obligation d'utiliser le passe sanitaire augmente de 50 % la probabilité d'avoir une dose et de 40 % si la personne possède une couverture maladie.

Peur du vaccin

Parmi les non-vaccinés, 78 % ne le souhaitaient pas et 22 % ne le pouvaient pas. Parmi les causes de refus, 57 % ont eu peur du vaccin (douleur, injection), 54 % ont craint les effets à long terme, 27 % ont considéré le vaccin inutile et inefficace et 12 % ne l'ont pas fait en raison des théories complotistes. Pour ceux étant dans l'incapacité de se faire vacciner, 26 % l'étaient pour contre-indication médicale (notamment des femmes enceintes), 17 % pour mésinformation sur l'accès et 23 % en raison d'obstacles pratiques (trop loin, trop de monde, etc.). 10 % du total des participants étaient totalement opposés à la vaccination, soit une proportion comparable à celle de la population générale (9 %). Quant aux facteurs diminuant les chances d'être vaccinés, on retrouve le fait de vivre en famille (baisse d'au moins 20 %), la mendicité (- 20 %), l'opinion de l'individu (- 50 %) et l'information auprès des réseaux sociaux, sur Internet ou la presse écrite (10 %). Les actions de sensibilisation ont permis de multiplier par 3,4 la probabilité d'être vacciné.


Source : lequotidiendumedecin.fr