À l’occasion d’Octobre Rose, l’Inca revient sur les bénéfices du dépistage organisé (DO) du cancer du sein. Alors que le programme français peine à s’imposer, l’institut souligne dans un communiqué les gains potentiels en termes d’allègement de traitement.
L’adhésion au DO en diminution constante depuis 2012
Selon les derniers chiffres de l’évaluation du programme de dépistage organisé du cancer du sein dévoilés en juillet, le taux de participation a chuté de 3,5 points sur la période 2019-2020 (par rapport à 2018-2019) pour atteindre 45,6 %. « Si la crise sanitaire liée au Covid-19 a certainement précipité cette baisse, la participation au programme est en diminution constante après un pic observé sur la période 2011-2012 (52,4 % de participation) », déplore l’Inca.
Pourtant, « le dépistage organisé demeure un moyen efficace de lutter contre la maladie », rappelle le communiqué.
En termes de mortalité, « si la survie à 5 ans des femmes dont le cancer est diagnostiqué à un stade précoce est de 99 % ; elle n’est que de 26 % lorsque celui-ci l’est à un stade métastatique ».
Par ailleurs, une étude en vie réelle de l’Inca de 2018 suggère que le DO va de pair avec des traitements moins lourds et moins agressifs.
Alors que beaucoup de travaux s’intéressent à l’effet du dépistage du cancer du sein en termes de mortalité et de surdiagnostic, très peu s’étaient penchés jusque-là sur l’impact en termes de lourdeur du traitement. Or « l’agressivité du traitement peut se traduire par un impact sur la qualité de vie, dont l’importance croît alors que la survie s’améliore », soulignent les auteurs de l’étude.
Quel impact sur la trajectoire de soin ?
Ces derniers ont donc cherché à documenter l’influence du DO sur les trajectoires de soin, en s’appuyant sur les données de la « cohorte cancer ».
L’analyse a porté sur toutes les femmes de 50 à 74 ans considérées à risque moyen et ayant eu une mammographie bilatérale dans le cadre du DO, d’un dépistage individuel ou d’un diagnostic clinique, dans les six mois précédant le diagnostic de cancer du sein. Au final, les données de plus 24 000 femmes ont été passées au crible.
Les résultats montrent que les patientes ayant eu recours au dépistage organisé « ont reçu des traitements moins immédiatement agressifs et moins porteurs de séquelles que celles ayant eu recours à une mammographie réalisée dans le cadre d’un dépistage individuel ou d’un diagnostic clinique ».
On observe notamment plus de chirurgies conservatrices (82 % pour les femmes dont le cancer a été détecté lors d’un dépistage organisé vs 70 % lors d’un dépistage individuel ou d’un diagnostic clinique) et moins de chimiothérapie (34 %vs 53 %).
« Cette moindre agression thérapeutique est probablement liée au repérage par le DO de tumeurs plus petites, nécessitant moins souvent l’ablation de tout le sein et une chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante. Ceci est encore observable en présence d’un envahissement ganglionnaire régional et de métastases », analysent les auteurs.
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