Un tiers des décès dans le monde sont de cause cardiovasculaire. Dans quelle proportion la prévention permettrait-elle d'éviter l'apparition des maladies cardiovasculaires et les décès ? C'est la question à laquelle a voulu répondre le consortium mondial sur le risque cardiovasculaire en menant l'une des plus grandes études sur le sujet sur un total de plus de 1,5 million de participants à partir de 112 études de cohortes dans 34 pays et huit régions géographiques. Ce travail a reçu le soutien du centre allemand pour la recherche cardiovasculaire.
L'équipe coordonnée par la Dr Christina Magnussen (Hambourg) s'est intéressée à cinq facteurs de risque modifiables : indice de masse corporelle, pression artérielle, cholestérol non-HDL, tabagisme actif et diabète. Selon leurs analyses, ces facteurs seraient responsables de 57,25 % des maladies cardiovasculaires chez les hommes et de 52,6 % chez les femmes, ainsi que de 22,2 % des décès toutes causes chez les premiers et de 19,1 % chez les secondes. Ces résultats sont publiés dans The New England Journal of Medicine.
La tension artérielle élevée, l'ennemi n° 1
Dans ce travail, 80 596 participants ont présenté une maladie cardiovasculaire au cours d’un suivi médian de 7,3 ans (suivi maximum de 47,3 ans) et 177 369 décès ont été enregistrés sur un suivi médian de 8,7 ans (maximum de 47,6 ans). Les chercheurs ont calculé la fraction attribuable aux cinq facteurs de risque pour l'incidence à 10 ans de maladies cardiovasculaires et celle pour la mortalité toutes causes à 10 ans.
Parmi les facteurs de risque, la pression artérielle est celui dont la responsabilité pèse le plus en termes de morbimortalité (surtout chez les femmes), suivie par le cholestérol non-HDL (plus chez les hommes que les femmes), puis le tabagisme (plus chez les hommes), le diabète (plus les femmes) puis l'indice de masse corporelle (idem selon le sexe).
Le temps de l'action
Les chiffres parlent d'eux-mêmes et sont cohérents avec des analyses précédentes telles qu'Interheart (52 pays), Interstroke (32 pays) ou encore Pure (27 pays). Il est à portée de main, avec des moyens simples et peu chers, d'améliorer significativement l’état de santé des populations à l'échelle mondiale.
Mais cela suppose que les stratégies fédèrent « les décideurs politiques, les médecins, les groupes de santé et les communautés à de multiples niveaux », soulignent dans un éditorial associé signé par deux chercheurs canadiens de l'Institut de recherche sur la santé des populations à Hamilton. « Il est temps d'agir », exhortent-ils.
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