Pour l’instant, il s’agit de se préparer au risque de prépandémie. Face à la propagation de la grippe aviaire H5N1 dans le monde et en particulier aux États-Unis, la Haute Autorité de santé définit quand et qui protéger avec le vaccin Zoonotic Influenza Vaccine (H5N8) du laboratoire Seqirus, le seul prépandémique disposant d’une autorisation de mise sur le marché en Europe.
« La détection d’un seul cas humain de grippe aviaire sur le territoire, qu’il soit autochtone ou importé, ne justifie pas la mise en œuvre d’une vaccination prépandémique », indique dans un communiqué la Haute Autorité qui a élaboré plusieurs scénarios. Un seul, le scénario 2.c, implique la nécessité de protéger les personnes exposées : « en cas d’augmentation des foyers animaux (…) et en présence de cas humains sévères au contact de ces foyers ». La vaccination nécessite l’injection de deux doses à trois semaines d’intervalle.
Cet avis ne change en rien la vaccination contre la grippe saisonnière, qui est recommandée pour les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires afin de réduire le risque de co-infection avec des virus influenza humains.
Les personnes exposées professionnellement
La HAS répond dans cet avis à une saisine du ministère de la Santé. Depuis 2021, le virus influenza aviaire hautement pathogène H5N1 affecte également un large éventail de mammifères (terrestres, marins). Pour l’instant, les grippes zoonotiques (infections d’humains par un virus influenza d'origine animale) restent peu fréquentes. « Au 12 mars 2025, les autorités américaines ont répertorié 70 cas humains de grippe aviaire de clade 2.3.4.4b, depuis le premier cas notifié en avril 2024 », est-il rappelé. D’autres cas humains ont été identifiés dans le monde, dont un en Europe début 2025, au Royaume-Uni. La Direction générale de la santé a actualisé en février la conduite à tenir quant au risque de grippe zoonotique, notamment en inscrivant explicitement la suspicion sur l’ordonnance de recherche de grippe par RT-PCR face à un cas suspect.
« L’objectif de la vaccination est avant tout d’éviter le développement de formes sévères en cas de contamination et, potentiellement, de réduire le risque de contamination de l’humain par l’animal », explique la HAS, ajoutant que ces recommandations ne traitent pas d’une situation pandémique résultant de la capacité du virus à se transmettre d’humain à humain.
Dans la situation définie dans le scénario 2.c, la HAS recommande de prioriser les groupes exposés à l’infection par le virus H5N1 : les éleveurs de volailles (et de bovins, le cas échéant) ; le personnel technique des laboratoires de diagnostic et de recherche vétérinaires (autopsie, prélèvements, expérimentation) ; le personnel de laboratoire manipulant le virus dans le cadre de l’investigation de cas humains, Centre national de référence (CNR) notamment ; les techniciens et vétérinaires avicoles ; le personnel réalisant l’abattage d’urgence ; et les équarrisseurs.
Ces recommandations « s’inscrivent dans un contexte prépandémique et n’ont pas vocation à définir la stratégie vaccinale à adopter en cas de pandémie éventuelle », insiste la HAS, rappelant qu’elles sont susceptibles d’être révisées en fonction de l’évolution de la situation sanitaire en France et dans les autres pays.

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