Que cela soit en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, aux États-Unis, au Canada ou au Brésil... de nombreux foyers de Covid-19 ont été identifiés au sein d'abattoirs industriels (en particulier de porcs et de volailles). Ainsi, outre-Rhin, le plus gros abattoir de porcs d'Europe comptant plus de 6 000 salariés, a recensé près de 1 500 cas de Covid indiquent l'Académie nationale de médecine et l'Académie vétérinaire de France qui dans un communiqué apportent des éléments de réponse pour expliquer un tel phénomène, ainsi que des recommandations pour prévenir la propagation du virus dans les abattoirs.
D'abord, nos académiciens tiennent à rappeler que l'origine de la contamination par le virus Sars-CoV-2 ne concerne pas les animaux abattus, et précisent qu'« il a été démontré expérimentalement que les porcs et les volailles étaient résistants au Sars-Cov-2 ». La viande ne présente pas de danger de contamination pour le consommateur.
Facteurs environnementaux liés au travail et à la précarité
Pour ces deux académies, le développement de ces clusters est principalement dû à des facteurs environnementaux. Un peu comme si tout était réuni pour favoriser la circulation du virus : « l’atmosphère des locaux d’abattage et de découpe est froide et humide (...). La survie et la propagation du virus sont favorisées par les systèmes de ventilation et de nettoyage par eau pressurisée. » De plus, le port permanent du masque s'avère compliqué dans une ambiance bruyante et où les salariés doivent souvent communiquer entre eux ; l'humidification des masques rend inefficace leur pouvoir de filtration. A cela s'ajoute souvent une promiscuité tant sur les postes de travail que dans les vestiaires.
Parmi les autres difficultés pointées par les académies : les facteurs socio-économiques. Dans les grands abattoirs, il existe une diversité des langues et des cultures des personnes qui y travaillent. Bon nombre de ces personnes sont recrutées en sous-traitance et vivent dans des logements précaires, et pour se rendre à leur travail, elles utilisent souvent des moyens de transport peu appropriés à la distanciation physique.
Des recommandations ciblées vers les abattoirs
Fortes de ce constat, les Académies de médecine et vétérinaires ont émis des recommandations pour prévenir la propagation du virus dans ces environnements assez particuliers, comme de renforcer la surveillance médicale du personnel des abattoirs, mais aussi le contrôle des conditions de travail. Il est également préconisé d'accroître les contrôles par les services vétérinaires des règles d’hygiène s’appliquant au personnel, aux locaux, aux matériels et aux manipulations. Enfin, il est demandé d’intégrer le personnel des abattoirs dans un programme national de dépistage de la Covid-19 parmi les personnes en situation de précarité, comme l'ont préconisé le 21 juin les Académies nationales de médecine et de pharmacie.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité