Des chercheurs français espèrent avoir trouvé une molécule efficace pour stopper l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Les résultats de leur étude a été publiée cette semaine dans la revue scientifique américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) où ils mettent en avant la découverte d’une nouvelle molécule, le donécopride.
Le donécopride, a été testé avec succès dans trois laboratoires publics de Caen et de Montpellier. Cette molécule n’est pour l’instant qu’un prototype, mais les tests in vitro et sur des souris à Caen sont encourageants. Les souris en question auraient retrouvé la mémoire.
Le plus de cette nouvelle molécule?
Le donécopride ne vise plus une seule mais plusieurs cibles moléculaires impliquées dans cette maladie, pour laquelle de nombreux essais cliniques ont échoué jusqu’à présent. "La molécule exerce plusieurs actions, pour lutter contre les symptômes et pour enrayer l'évolution de la maladie. Or, les médicaments actuels ne font que pallier les symptômes, on n'est pas dans un effet curatif" explique Patrick Dallemagne, directeur du Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie (CERMN).
Pour vérifier l'effet de la molécule sur des souris, les chercheurs ont utilisé des tests qui exploitent l'attirance du rongeur pour les nouveaux objets. "On va pouvoir juger de sa mémoire de travail" souligne Patrick Dallemagne. Dans un premier temps, les chercheurs ont employé des molécules détériorant la mémoire de la souris pour, ensuite, lui administrer le donécopride, ce qui leur a permis de vérifier que leur mémoire s'améliorait. D'autres tests ont été effectués sur des souris transgéniques présentant des troubles assez proches d'Alzheimer.
Un essai clinique encore loin
Les chercheurs savent qu’ils ne sont qu’au début et que le chemin sera encore long, jusqu’à l’essai clinique notamment. "Il faut être très prudent, ce n’est pas encore un médicament" explique Patrick Dallemagne. Le donécopride n'est pour l'instant qu'un prototype et il faudrait passer aux essais cliniques pour qu'il devienne un médicament, ce qui implique la recherche de partenaires industriels capables d'investir de 800 millions à un milliard d'euros. "Il y a encore beaucoup de travail pour arriver à des tests cliniques chez l’homme. On a besoin d’un transfert de technologie, ce n’est pas la recherche publique qui peut financer ça".
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