L’augmentation de 10 euros de la cotisation ordinale 2016, annoncée le 5 janvier dernier, a fait bondir le Dr Philippe Berger.
Ce généraliste, installé à Montigny-lès-Metz (Moselle), s’indigne de cette mesure qui porte la cotisation à 330 euros (+3 %). C’est la deuxième hausse consécutive après celle de l’année dernière (+ 15 euros).
« Trop, c’est trop. Il y a un moment, il faut regarder ce qui se passe sur le terrain. On est tous un petit peu excédés, confie le Dr Berger au ”Quotidien”. Il ne fallait pas en rajouter une couche dans ce contexte. »
Très remonté, le généraliste a choisi de ne pas régler la totalité de la cotisation 2016. « Je réglerai 320 euros, comme en 2015, et j’invite tous mes confrères à faire de même », annonce le médecin, davantage agacé par l’aspect symbolique de la mesure que par le montant de l’augmentation.
Une campagne de pub qui passe mal
Le médecin s’en explique dans une lettre ouverte adressée le 6 janvier au Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre, ainsi qu’aux membres du conseil départemental de Moselle, dont il fait lui-même partie («le Quotidien » reproduit ci-dessous la lettre du Dr Berger).
« Je vous rappelle, mais vous le savez puisque vous êtes encore en exercice, que notre acte de base en tant que généraliste n’a pas augmenté depuis plusieurs années et que nos cotisations sociales obligatoires ne cessent d’augmenter », écrit le Dr Berger. Il souligne également les efforts financiers engagés par de nombreux confrères pour mettre aux normes leurs cabinets médicaux. « J’aurais souhaité plus de mansuétude de notre Ordre professionnel. » Ce qui irrite par-dessus tout le praticien, « c’est qu’il n’y a eu aucune concertation du conseil national avec les médecins de terrain. Au conseil départemental, le sujet n’a même pas été évoqué ! ».
Le Dr Berger s’interroge également sur le coût de la campagne de communication télévisuelle lancée par l’Ordre au mois d’octobre 2015, destinée à redorer le blason de la profession. Pour quelle efficacité ? « Aucun, je dis bien aucun de mes patients ne m’a parlé de cette action médiatique », s’étonne le généraliste.
« Je vous demande donc confraternellement de bien vouloir revoir votre position » écrit-il, très mesuré.
Craint-il une sanction ordinale ? « On verra, s’ils veulent mettre en place une procédure. Mais pour l’instant, cela ne me soucie guère. J’ai toujours joué les poils à gratter au conseil départemental et je compte bien continuer. » Contacté, le CNOM n’a pas été pour l’instant en mesure de répondre à nos questions sur le sujet.
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