LE QUOTIDIEN : Quels sont les enjeux de la fusion entre Vitalia et Vedici pour les médecins libéraux ?
JÉRÔME NOUZARÈDE : Il n'y aura aucun impact direct sur le travail des professionnels, aucune restructuration du réseau.
En revanche, la taille de notre groupe nous permet désormais d'accompagner les praticiens dans le développement de leurs projets médicaux et de mettre l'accent sur leur formation. Nous promouvons aussi la recherche clinique et l'innovation médicale. Je suis en quelque sorte l'imprésario des médecins d'Elsan !
Le paysage sanitaire privé se redessine et se concentre au gré des regroupements. Est-ce le seul moyen d'exister ?
Pour nous, la fusion était surtout un moyen d'acheter du temps en trouvant des synergies de coût, notamment sur les achats. Pour quoi faire ? Pour investir vite et bien 250 millions d'euros sur trois ans dans l'équipement, la modernisation des cliniques de Vitalia et dans le digital. Plus globalement, la forte contrainte économique pousse les cliniques à s'organiser autrement, voire à se regrouper.
Après la fin de la convergence tarifaire, nous avons vécu en 2015 – les médecins, le groupe et le secteur privé – une campagne tarifaire injuste et divergente. Personne ne s'y attendait. Je n'ai d'ailleurs toujours pas compris pourquoi on nous a repris le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), alors que le chômage sévit en masse. Rien que dans l'hospitalisation privée, nous avons perdu 5 000 emplois.
Dans quel climat se tissent les arbitrages pour la nouvelle campagne tarifaire ?
L'enjeu n'est pas que tarifaire. Il faut aussi restaurer la confiance. Après la grande brutalité de 2015, nous espérons une campagne plus apaisée en 2016, plus transparente. Cela prend tournure. Nous avons indiqué aux tutelles être prêts à reprendre une politique d'embauche, si, contrairement à l'année dernière, on nous laisse bénéficier des allégements de charges issus du pacte de responsabilité.
La loi de santé crée pour le secteur public les groupements hospitaliers de territoire (GHT). La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) réplique par les GHT privés. Partagez-vous cette stratégie ?
Je ne suis pas partisan d'une logique défensive, d'autant que les GHT n'auront pas d'incidence sur les coopérations public/privé, comme les nôtres à Angoulême, à Brest, à Chaumont-le-bois (Côte-d'Or) et à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Et s'ils peuvent contribuer à améliorer les finances du secteur public… Nous partageons la même enveloppe financière. Mieux l'hôpital se porte, mieux c'est pour nous !
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