À première vue, on pourrait croire à une sorte de service après-vente de l'action du gouvernement en matière de santé. Mais il n'en est rien. En lançant son « Observatoire de la réforme du système de santé » mercredi 16 décembre, la députée Annie Chapelier (Agir) veut au contraire « tirer la sonnette d'alarme ».
Malgré le Ségur de la santé, et les différentes mesures prises par le gouvernement depuis le choc du Covid-19, « le compte n'y est toujours pas », juge sévèrement l'élue du Gard qui regrette le « manque d'ambition » de l'exécutif. « On est installé dans un ronron et incapable de proposer une vision à long terme », tacle la députée qui a quitté LREM en janvier 2020 pour rejoindre le groupe Agir ensemble.
Pas un énième rapport
Annie Chapelier appelle de ses vœux une « refonte complète du système de santé ». Pour ce faire, l'objectif de sa plateforme est double : proposer des éléments de réforme et recueillir la parole des citoyens et des soignants. « Car les échos qui nous reviennent des professionnels de santé ne sont jamais suivis de faits », s'agace-t-elle.
Pas question pour autant d'accoucher d'un énième rapport. « On en a assez pour caler toutes les armoires de la planète », grince la députée. Celle qui est aussi infirmière anesthésiste (IADE) veut proposer des mesures concrètes et prêtes à être appliquées.
Pour commencer, elle suggère l'organisation d'un nouveau Ségur avec les professionnels « oubliés » du premier. « Je ne vois pas comment on peut penser la dépendance sans les 4 000 audioprothésistes de France », illustre-t-elle par exemple. Une autre mesure qu'il faudrait mettre en place rapidement ? L'harmonisation des statuts de tous les professionnels de santé afin de simplifier l'organisation du système de santé. « Il faut dégager les administratifs et se recentrer sur les soignants ! », exhorte la vitupérante IADE.
Elle espère, grâce à son observatoire, se donner un « un levier, un outil pour avoir du poids » et faire porter sa voix. Car en l'état actuel des choses, « on va droit vers la catastrophe », prédit-elle.
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