À l'approche des fêtes de fin d'année, l'évolution de l'épidémie de Covid-19 en France reste très préoccupante et la perspective d'une troisième vague n'est plus à exclure. Depuis quelques jours, les chiffres des contaminations connaissent un net rebond et la pression s'accentue à l'hôpital laissant craindre une nouvelle flambée du virus.
« L'épidémie ne recule plus », a déclaré Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, après le dernier conseil des ministres de l'année qui s'est tenu ce lundi 21 décembre. « Nous ne pouvons et nous ne devons pas baisser la garde », a-t-il prévenu.
Selon les autorités sanitaires, dimanche soir la France enregistrait près de 13 000 nouveaux cas en 24 heures. La veille, environ 18 000 personnes avaient été testées positives au Covid-19. Des chiffres très loin du seuil de 5 000 cas par jour fixé par Emmanuel Macron comme condition au déconfinement.
La tension en réanimation reste très élevée avec 54,3 % des lits occupés par des patients Covid (soit 2 754 personnes contre 2 718 la veille). Au total, les hôpitaux comptaient dimanche 24 961 malades du Covid-19 et 131 nouveaux décès en 24 heures portant le bilan total depuis le début de l'épidémie à 60 549.
En région Bourgogne-Franche Comté, la pression a contraint à reprendre les transferts. Deux patients ont été transportés par avion médical jeudi 17 décembre vers des établissements de Nouvelle-Aquitaine. L'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France a quant à elle récemment annoncé maintenir 600 lits de réanimation ouverts craignant un rebond épidémique entraînant une reprise des admissions après les fêtes.
Période à haut risque
Plusieurs responsables ont lancé des appels à la prudence ces derniers jours pour ne pas transformer les fêtes de fin d'année en bombe à retardement épidémique. « On est dans une situation assez fragile, voire précaire, il ne faut surtout pas basculer du mauvais côté », a ainsi mis en garde Olivier Véran lundi au micro d'Europe 1. Mais le ministre de la Santé s'est dit « convaincu que les Français ont saisi, ont compris, l'importance de faire attention ».
« On n'a pas intérêt à se débrider », pendant les vacances a quant à lui prévenu dimanche Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), sur RTL. « On peut avoir des comportements qui permettent de voir ses proches sans se mettre en situation de se contaminer », a-t-il lancé estimant qu’« on n'est pas sorti de la deuxième vague ».
Dans une interview au « Journal du dimanche », le Pr Arnaud Fontanet, responsable de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, qualifie les fêtes de « période à haut risque » et dont le bilan ne pourra être tiré qu'à la mi-janvier. « Les trois premiers mois de 2021 vont être pénibles car l’hiver battra son plein sans qu’on puisse ressentir, au niveau collectif, les bénéfices attendus de la vaccination », prévient le professeur.
Conseil de défense extraordinaire
La découverte il y a une semaine au Royaume-Uni d'un nouveau variant du coronavirus a également mis en alerte plusieurs pays européens dont la France. Cette mutation du virus est considérée comme étant 70 % plus contagieuse. Emmanuel Macron a convoqué dimanche un Conseil de défense extraordinaire afin de faire le point. Si la décision de suspendre pour 48 heures les déplacements depuis le Royaume-Uni a été prise, le chef de l'État n'entend pas déclarer un reconfinement avant les fêtes comme l'ont fait plusieurs pays voisins (Italie, Allemagne, Autriche…).
« Un certain nombre de nos voisins en Europe prennent des mesures de durcissement en catastrophe qui convergent vers des mesures que nous avons nous-même prises en anticipation il y a quelques semaines ou quelques mois, a rapporté Gabriel Attal, ces mesures nous permettent aujourd'hui de connaître une circulation moins importante que chez nos voisins mais qui reste préoccupante. »
Le président français, la chancelière allemande Angela Merkel, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont échangé dimanche pour évoquer cette nouvelle variante du coronavirus laissant entrevoir une solution commune. L'Allemagne convoquait ce lundi une réunion de crise entre experts européens pour organiser une action coordonnée. Il s'agit d'une activation du mécanisme européen de situation de crise.
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