La Food and Drug Administration (agence des médicaments des États-Unis) vient de clore deux jours d’auditions publiques sur l’usage et la réglementation de l’homéopathie. Près de 25 personnes ont témoigné : médecins, chercheurs, associations d’homéopathes, pharmaciens spécialisés, représentants de consommateurs ou de laboratoire, ainsi que d’avocats et de consultants.
« Les informations obtenues durant ce comité consultatif d’experts indépendants, aideront la FDA à déterminer la pertinence et la clarté des textes actuels pour réglementer les produits homéopathiques, dont le marché a connu une croissance explosive ces vingt-cinq dernières années », écrit l’agence sur son site internet. En 2007, les Américains dépensaient 2,9 milliards de dollars par an en produits homéopathiques selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
La FDA indique avoir adressé plusieurs dizaines de lettres d’avertissement depuis 2009 à des sociétés fabriquant des produits homéopathiques. L’agence avait notamment recommandé de ne plus utiliser le Zicam contre le rhume, après que près de 130 personnes ont perdu l’odorat. Le mois dernier, elle a mis en garde le public contre le risque potentiel de produits homéopathiques pour traiter l’asthme. Vendus sans ordonnance, leur efficacité et leur innocuité n’ont pas été évaluées.
Pas d’AMM depuis 1972
Les produits homéopathiques n’ont en effet plus besoin, depuis une décision de l’agence de 1972, d’obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM).
« Je suis préoccupée au sujet de l’étiquetage des remèdes homéopathiques, surtout ceux qui sont vendus sans ordonnance », a déclaré devant le comité le Dr Adria Fugh-Barman, professeur de pharmacologie à l’Université de Georgetown à Washington, déplorant le fait que « la FDA continue à différer l’utilisation de son autorité réglementaire pour ces produits ». « La majorité du public n’a aucune idée de ce qu’est l’homéopathie et pense souvent qu’il s’agit de compléments alimentaires ou même de médicaments conventionnels. Les utilisateurs comme de nombreux professionnels de la santé ignorent que la FDA ne contrôle pas l’innocuité et l’efficacité de ces produits », a-t-elle poursuivi.
À l’opposé, les partisans de l’homéopathie ont défendu une médecine « sûre et relativement facile à comprendre pour le public en cas de problèmes de santé mineurs, utile pour aider à améliorer la santé de la population », selon Lisa Amerine, membre de l’Académie homéopathique des médecins naturopathes (HANP).
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