C'était une promesse d'Olivier Véran au moment de dévoiler les conclusions du Ségur de la santé, le 21 juillet : « un comité de suivi sera mis en place » pour « s'assurer que ces mesures sont les plus opérationnelles et les plus efficaces possible ».
Deux mois plus tard, les partenaires sociaux ont entamé leur marathon de réunions, séminaires et autres kick-off. Deux rendez-vous ont eu lieu les 17 et 18 septembre avec les organisations syndicales signataires des accords salariaux du Ségur, médicaux d'un côté, non-médicaux de l'autre. Le 23 septembre, tous les participants originaux ont été réunis pour faire un point sur l'avancée des engagements pris. Le calendrier court sur plus d'une année.
S'agissant des revalorisations salariales pour les personnels non-médicaux, la première hausse de 90 euros net mensuels initialement prévue pour janvier 2021 est effective depuis septembre. Même chose pour les praticiens hospitaliers (PH) qui ont vu la première tranche de l’indemnité d’engagement de service public exclusif (IESPE) revalorisée ce mois-ci. Côté étudiants et internes, les textes réglementaires actant la hausse des indemnités ont été publiés le 22 septembre.
Le gouvernement a annoncé en parallèle la création d'une mission d'évaluation pilotée par Nicole Notat, chargée de « mesurer l'état d'avancement et d'exécution des mesures ainsi que leur appropriation par les acteurs ».
Formules technocratiques
Face à ce début de chantier, les syndicats de PH – qui n'ont pas tous signé les accords du Ségur – affichent des signaux d'impatience plus ou moins marqués. « Le calendrier est serré, les intentions sont là, maintenant on jugera sur pièces », résume avec prudence le Dr Rachel Bocher, présidente de l'INPH.
Plus critique, le SNPHARe, historiquement représentatif des anesthésistes-réanimateurs, dénonce des revalorisations « en total décalage avec la réalité » du travail de cette spécialité. L'organisation appelle le gouvernement à « travailler d'urgence » sur le décompte du temps de travail et la pénibilité liés à la permanence des soins. Les internes de médecine générale de l'ISNAR-IMG appellent de leur côté à la mise en place rapide de l'encadrement des demi-gardes, des sanctions lors du non-respect du temps de travail et l'instauration d'un suivi des jeunes par la médecine du travail.
Pour le collectif inter-hôpitaux (CIH), la déception prime. L'organisation issue des grèves hospitalières lancées au printemps 2019 réclame « moins de formules technocratiques et plus de solutions rapides et concrètes aux besoins des patients et des professionnels des hôpitaux publics ».
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