Espacées d'un mètre, quelques personnes patientent en remplissant un questionnaire détaillé, avant de pouvoir entrer dans la cour gravillonnée du laboratoire d'analyses médicales Cerballiance de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Ce lundi matin, un barnum de dépistage et de diagnostic Covid y a été installé par l’agence régionale de santé (ARS). Il s'agit de dépister les personnes « prioritaires » (cas contacts suivis par l'assurance-maladie dans le cadre du contact tracing, professionnels de santé avec carte CPS et patients disposant d'une prescription médicale).
Nouvelle stratégie
Le centre de dépistage et de diagnostic Covid (CDDC) de Mantes-la-Jolie (comme 20 centres déployés* dans la région Île-de-France d'ici au 28 septembre) incarne la nouvelle stratégie de priorisation des tests alors que se sont multipliées les critiques, depuis la rentrée, sur les files d'attente et les délais de rendu des résultats.
En visite sur place ce lundi, Olivier Véran s'est employé à prouver que le gouvernement « met le paquet » sur la priorisation des tests pour les publics ciblés. Chaque centre atteindra, d’ici à mi-octobre, une capacité « d’au moins 500 tests RT-PCR par jour, soit un total de 10 000 tests par jour supplémentaires, dont les résultats seront rendus dans des délais acceptables et compatibles avec l'état de santé des patients », a assuré le ministre de la Santé.
Depuis 15 jours, face à l'afflux de personnes sans ordonnance dans les laboratoires saturés, la politique de dépistage massif est vertement critiquée par les médecins, les biologistes, l'Ordre – et jusqu'au sommet de l'Etat – en raison des délais de résultats trop longs. De nombreuses voix ont notamment réclamé des files prioritaires sur prescription. Désormais, « une personne qui a vu son médecin traitant en téléconsultation le matin à 8 h 30 pourra venir se faire tester avec son ordonnance, elle sera prélevée à 10 heures et recevra son résultat le lendemain », a assuré le ministre.
Avec ou sans rendez-vous
Dans la région francilienne, ces centres de dépistage et de diagnostic Covid permanents, ouverts 6 jours sur 7 jusqu’à la fin de l’hiver, s'engagent à rendre leurs résultats dans les 24 à 48 heures. Ils visent à « compléter et renforcer » l'offre de dépistage déjà en place depuis le déconfinement dans les laboratoires, bus et barnums, en facilitant la prise en charge des personnes « les plus à risque de diffusion du virus », indique l'ARS.
Leur accès est réservé, de 8 heures à 14 heures, aux publics prioritaires précités de plus de 6 ans, sans rendez-vous mais donc sur justificatif (ordonnance, SMS ou mail de l'assurance-maladie ou de l'ARS si cas contact ou carte CPS). Un accès sur rendez-vous est également possible, mais uniquement par les médecins traitants via une plateforme téléphonique dédiée mise en place par l’ARS. Dans un second temps, les centres ouvriront à un public plus large, jusqu'à 19 heures.
Vraie médecine
Cette offre de dépistage est saluée par les professionnels du secteur, qui espèrent pouvoir souffler. « Jusqu'à présent, il y avait 5 à 10 jours de délais pour les résultats sur Mantes. Les gens allaient même se faire tester à Vernon ou à Beauvais ! Là, si les délais sont tenus, on va pouvoir faire un meilleur suivi et se focaliser sur la vraie médecine », témoigne le Dr Mathilde Baes, généraliste et vice-présidente de la CPTS 78 Nord, associée au déploiement du centre.
Pour assurer la montée en charge, les laboratoires concernés ont été autorisés à recruter du personnel par dérogation. À Mantes-la-Jolie, des aides-soignantes sont habilitées à faire les prélèvements, sous la supervision d'un biologiste. Des plateformes de biologie moléculaire ont été achetées pour la phase analytique et le stock de consommables est « à plus du double de la consommation nationale », assure le ministre de la Santé.
Au moins deux centres (CDDC) sont implantés dans chaque département francilien, en tenant compte de la densité de population, l'accessibilité du site en transports en commun, les tensions locales sur l’offre de biologie et les indicateurs sociaux.
* À partir du lundi 21 septembre : Paris 4e, 13e, 15e et 19e ; Trappes, Mantes-la-Jolie, Vitry-sur-Seine. À partir du mardi 22 septembre, Paris 18e . Au plus tard le 28 septembre : Paris 17e, Melun, Serris, Évry, Massy, Issy-les-Moulineaux, La Défense, Saint-Denis, Bondy, Fontenay-sous-Bois, Cergy et Argenteuil.
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