Lors du congrès de la Société française d'anesthésie et de réanimation (SFAR) qui s'est tenu à Paris du 19 au 21 septembre, les premiers résultats de l'étude HEMORISQ ont été présentés. « L'objectif de cette étude est d'évaluer la capacité d'un score de risque fondé sur un questionnaire structuré à prédire le risque hémorragique en préopératoire avant une intervention programmée », indique au « Quotidien » le Pr Dan Longrois, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Bichat et co-investigateur principal avec la Pr Nadine Ajzenberg (AP-HP).
Des tests d'hémostase peu performants
Entre janvier 2016 et février 2018, 1 405 patients soignés dans sept centres français (six centres de l'AP-HP et le CHU de Rennes) ont été inclus. Il s'agit de 63 % de femmes et de 47 % d'hommes d'âge médian 51 ans, sans facteur de risque de saignement lié à leur pathologie et n'étant pas soignés au long cours par un traitement antiplaquettaire ou anticoagulant. Les indications chirurgicales étaient larges, allant de la chirurgie orthopédique à la chirurgie digestive. Certaines opérations, comme la chirurgie cardiaque, étaient toutefois contre-indiquées en raison du risque hémorragique.
Avant 2011, les médecins avaient recours à des tests d'hémostase (taux de prothrombine [TP], temps de céphaline activée [TCA] et numération plaquettaire) pour évaluer le risque hémorragique de tous les patients en consultation préopératoire. La performance de ces tests a depuis été remise en question. « Ils continuent pourtant d'être utilisés », soulève le Pr Longrois.
Un questionnaire recommandé depuis 2011
Depuis 2011, la SFAR et d'autres sociétés savantes recommandent de recourir plutôt à un questionnaire structuré. Il s'agit d'un questionnaire en sept points appelé HEMSTOP. Une des questions interroge le patient sur de potentiels saignements après des soins dentaires par exemple : « Avez-vous reconsulté votre dentiste pour saignement après une extraction dentaire ? ».
Les premiers résultats montrent que les performances diagnostiques de ce questionnaire sont acceptables chez les femmes, mais pas chez les hommes. En effet, « la sensibilité est d'environ 80 % chez les femmes mais seulement de 50 % environ chez les hommes », rapporte le Pr Longrois. Une différence qui peut notamment s'expliquer par le fait que deux items portent exclusivement sur la santé féminine : les règles abondantes et des saignements après un accouchement.
« Nous avons remplacé l'incertitude des tests d'hémostase par un questionnaire qui ne règle pas le problème chez l'homme. La modélisation de la gestion de l'incertitude sera décrite dans la publication que nous allons soumettre prochainement afin de discuter du meilleur moyen de dépister le risque hémorragique », conclut le Pr Longrois.
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