Les cliniciens et biologistes peuvent désormais notifier les cas d'infection au VIH-Sida en moins de 5 minutes, sans paperasserie, grâce à l'application web e-DO, lancée par Santé publique France.
L'Agence nationale de santé publique (ANSP) a annoncé ce 1er septembre la modernisation du dispositif des maladies à déclaration obligatoire (MDO), à commencer par le VIH-SIDA sur lequel les parties prenantes travaillent depuis 2013. De janvier à avril 2016, 25 sites pilotes en Guyane et Ile-de-France ont testé l'application.
Les besoins étaient pressants : 2014 a vu près de 6 600 nouveaux cas d'infection à VIH notifiés, tandis que le circuit de la déclaration obligatoire (DO) était particulièrement complexe. La déclaration était initiée par le biologiste sur un formulaire Cerfa, qui reportait un code d'anonymat à 16 lettres, transmis en partie au clinicien et pour l'autre partie à l'ARS, pour aboutir dans un délai de 3 mois au sein de l'Institut national de veille sanitaire (InVS).
« En termes de gestion, de coûts et de délais, le dispositif de DO via les formulaires papier est obsolète » résume Sylvie Quelet, directrice de la direction des maladies infectieuses à Santé Publique France.
Déclarations indépendantes du biologiste et du clinicien
Finies les 13 000 déclarations papier émanant des biologistes et des cliniciens, les 1 500 fiches de relance auprès des seconds, les 4 000 fiches de demandes de complément d'information. Désormais, le biologiste et le clinicien déclarent les cas d'infection VIH de manière indépendante et en parallèle.
Le clinicien n'attend plus de recevoir la fiche du biologiste ; les formulaires sont simplifiés et s'adaptent en fonction des premières réponses apportées par le clinicien (par exemple si le patient est connu). Le biologiste n'a plus besoin de recopier le code d'anonymat à 16 lettres, d'adresser une copie du cerfa au clinicien, ou de commander ce Cerfa auprès de l'ARS (seule demeure la fourniture de kits de surveillance virologique).
Les déclarants doivent créer un compte dans e-DO (en 3 minutes selon Santé publique France), à l'aide de leur carte de professionnel de santé (délivrée par l'ASIP Santé), et d'un lecteur de carte qui doit être installé dans les établissements de santé. La déclaration doit prendre en moyenne 2 à 5 minutes avec possibilité d'échange avec Santé publique France, notamment si des compléments d'information sont nécessaires. En outre, des personnels autorisés, disposant d'une carte de la famille CPS, peuvent déclarer au nom du praticien.
33 maladies à déclaration obligatoire
La dématérialisation de la DO doit renforcer le système de surveillance sanitaire, en recevant en temps réel les déclarations des maladies obligatoires et en réduisant les délais de transmission des déclarations, en garantissant une meilleure traçabilité et sécurité, ou encore en facilitant la mise à disposition des données auprès de tous les acteurs.
À terme, l'application e-DO devrait permettre d'intégrer les autres MDO (en majorité infectieuses, 29 nécessitant une intervention urgente et 4 une surveillance - VIH-Sida, Hépatite B aiguë, tétanos et mésothéliomes), précise l'ANSP. « La réactivité permise par cette application web repose sur l'adhésion des déclarants à ce nouveau dispositif », souligne Santé publique France, qui a mis en place avec l'ASIP Santé un service d'assistance téléphonique : 0 809 100 003.
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