La France va consacrer « près de 1,2 milliard » d'euros à la lutte contre la propagation du Covid-19 en Afrique, a annoncé ce 8 avril le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
« Au niveau bilatéral, nous prendrons part à cet effort en réorientant une partie substantielle de notre aide au développement sur les enjeux de santé et les enjeux alimentaires pour près de 1,2 milliard d'euros », a-t-il déclaré, précisant ainsi qu'il ne s'agit pas de crédits supplémentaires.
« Les besoins sont immenses », a-t-il souligné, appelant à renforcer « les systèmes de soins ainsi que les capacités de détection et de recherche scientifique en appuyant la recherche africaine. »
Aides aux ONG et aux laboratoires
Paris va notamment aider l'ONG Alima au Sénégal, en Guinée Conakry, au Burkina Faso et en République centrafricaine à la prise en charge des malades ainsi que Médecins du Monde à l'hôpital de Kinshasa où sont accueillis des patients dans un état très grave.
Les capacités des laboratoires de l'Institut Pasteur vont également être accrues au Cameroun, en Centrafrique, à Madagascar, en Guinée Conakry et au Sénégal, a précisé le ministre.
Pour rappel, le programme Aphro-Cov, piloté par l'INSERM via REACTing, et subventionné à hauteur de 1,5 million d'euros par l'Agence française de développement (AFD) vise de son côté à améliorer la veille sanitaire et la prise en charge des cas suspects au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Mali et au Sénégal.
20 milliards d'euros de la part de l'Union européenne
Par ailleurs, il faut « assurer une mobilisation financière considérable », a insisté Jean-Yves Le Drian, invitant le G7 et le G20 à œuvrer en ce sens.
L'Union européenne a garanti l'octroi de plus de 20 milliards d'euros aux pays les plus vulnérables en Afrique et dans le reste du monde pour les aider à lutter contre la pandémie de Covid-19.
« Il faudra sans doute envisager l'organisation d'un pont aérien humanitaire à partir de l’Europe pour transporter de l'aide », a ajouté le chef de la diplomatie française.
Il a enfin plaidé pour un moratoire sur le paiement des taux d'intérêt, voire des annulations ou restructurations de dettes dans les pays les plus affectés. Et de rejeter les pires prédictions catastrophiques des experts de son ministère, qui prévoient l'effondrement de régimes fragiles en Afrique, en particulier en Afrique centrale ou dans le Sahel.
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