Mis à disposition dès 2006, les vaccins HPV protègent contre les lésions précancéreuses et les cancers pour les types viraux associés au vaccin.
Les vaccins bivalents (Cervarix, GSK) et quadrivalent (Gardasil, Merck) contiennent des pseudo-particules virales (VLP) d'HPV 16 et 18, virus responsables de 60 % des CIN3 et 70 % des cancers du col. Le vaccin quadrivalent contient aussi des VLP des HPV 6 et 11, responsables des condylomes acuminés et de la papillomatose laryngée. Les essais menés avec ces deux vaccins ont démontré leur efficacité prolongée vis-à-vis des lésions de haut grade associées aux types viraux du vaccin lorsqu'ils sont administrés à une population cible, non encore exposée à ces virus. La protection vaccinale conférée par les deux vaccins perdure au moins 10 ans. Le taux des anticorps, après avoir atteint un maximum au décours de la troisième dose, décline, mais reste stable après 2 ans et ceci, à un taux bien supérieur à ceux observés après une infection spontanée.
Deux doses
Pour favoriser la couverture vaccinale, l'OMS a validé en 2014 un schéma vaccinal en deux doses, espacées de 6 mois au moins, aussi immunogéniques que trois doses, pour lequel les cohortes ainsi vaccinées devront être surveillées pour s'assurer de la permanence de la protection. Une dose unique pourrait même s'avérer efficace pour prévenir les infections HPV persistantes. Toutefois, chez les sujets immunodéprimés, le schéma en deux doses n'est pas recommandé : le schéma à trois doses est à la fois immunogénique et bien toléré chez les porteurs du VIH par exemple. Par ailleurs, la vaccination prévient l'infection persistante et les lésions précancéreuses dans d'autres tissus que le col utérin, oropharyngé ou anal, ce qui serait un argument supplémentaire en faveur de la vaccination. Enfin, les essais menés avec le vaccin quadrivalent chez l'homme ont permis de mettre en évidence son efficacité sur les condylomes génitaux et les néoplasies intra-épithéliales du pénis et de l'anus. Ce qui a conduit à l'AMM de ce vaccin chez l'homme dans certains pays.
Guillain-Barré
Pour répondre à la campagne qui mettait en cause en France la sécurité des vaccins HPV, la CNAM a lancé en 2014 une étude observationnelle sur des jeunes filles de 13 à 16 ans, vaccinées ou non, qui comparait la fréquence de survenue de 14 maladies, notamment auto-immunes. Les résultats sont rassurants et en cohérence avec ceux de la littérature internationale : l'exposition à la vaccination n'est pas associée à la survenue de ces 14 pathologies d'intérêt, prises dans leur ensemble, ni à celle des 12 d'entre elles qui ont été étudiées séparément. Néanmoins, une association statistiquement significative entre une exposition au vaccin et deux des pathologies étudiées, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et le syndrome de Guillain-Barré, a été retrouvée. Compte tenu de la faiblesse du risque des MICI, on estime que la très faible association statistique mise en évidence ne permet pas de conclure à un surrisque pour cette pathologie. En revanche, une augmentation du risque du syndrome de Guillain-Barré post-vaccinal apparaît probable. Ce syndrome est un risque connu ; il figure d'ailleurs dans l'AMM de Gardasil. Les résultats de l'étude permettent de préciser le risque d'apparition de ce syndrome qui, compte tenu de la rareté de la maladie, est limité à environ 1 à 2 cas supplémentaires du syndrome de Guillain-Barré pour 100 000 jeunes femmes vaccinées. Ce qui ne compromet pas la balance bénéfices/risques de la vaccination.
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