Le gouvernement n'a pas encore fait d'annonce officielle, mais les personnalités qui le conseillent se sont prononcées ce 17 novembre - tout en prudence - en faveur d'une nouvelle dose de rappel pour tous, cet hiver ou début 2022.
Précisant qu'il parlait à titre personnel, le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a estimé sur France Inter qu'« on sera amené très probablement à aller vers une troisième dose de vaccin en population générale, au-delà des plus fragiles ». « Il n'y a pas d’urgence pour (la) population plus jeune, car elle a été vaccinée plus tard », a-t-il ajouté. La dose de rappel sera ouverte en décembre aux plus de 50 ans, alors qu'elle est déjà accessible aux plus de 65 ans et aux plus fragiles. Elle est efficace 48 heures après l'injection.
« Sans doute viendra le moment du rappel : chaque chose en son temps », a indiqué sur Europe 1 le Pr Alain Fischer, chargé de la stratégie vaccinale, estimant qu'une troisième dose pour toute la population était « très probable », six mois après la primo-vaccination.
En Grande-Bretagne, où les plus de cinquante ans peuvent recevoir leur rappel depuis mi-septembre, les derniers résultats d'une étude en vie réelle témoignent d'une efficacité de plus de 90 % contre une infection au Sars-CoV-2.
Femmes enceintes d'abord
Le Pr Delfraissy a également insisté sur la pertinence d'une dose de rappel pour les femmes enceintes, appelant à discuter rapidement de l'intégration du critère de la grossesse comme condition d'accès au rappel.
Une position que poussent le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (GRIG) et l’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG). « Du fait de la baisse de l’immunité dans le temps, du fait d’une vulnérabilité particulière des femmes enceintes vis-à-vis du Covid, particulièrement s’il existe une comorbidité (maladie chronique, traitement immunosuppresseur, diabète, HTA, obésité, âge avancé…), une troisième dose de vaccin anti Sars-CoV-2 doit être proposée aux femmes avec désir de grossesse ou enceintes, quel que soit le terme de la grossesse, lorsque le schéma initial date de plus de 6 mois », lit-on dans un communiqué commun.
Les enfants après
En revanche, les enfants peuvent attendre. « Si une décision doit être prise, elle pourrait l'être en début d'année 2022 », a déclaré Jean-François Delfraissy, renvoyant au travail du Comité Fischer, qui devrait analyser les retours des campagnes de vaccination lancées aux États-Unis. Le Président du Conseil scientifique suit ainsi l'avis des pédiatres, tandis que l'Académie nationale de médecine suggère d'élargir l'immunisation avec le vaccin de Pfizer/BioNTech « aux enfants à risque de formes graves en raison de comorbidités, quel que soit leur âge, ainsi qu'aux autres enfants vivant dans leur environnement familial et scolaire, et aux enfants vivant dans l'entourage d'adultes vulnérables, en particulier les immunodéprimés et les personnes atteintes de maladies chroniques ».
Enfin, le Pr Delfraissy s'est voulu optimiste, gageant que « le système de soins aura probablement la capacité à faire face à la cinquième vague de Covid, à condition d'utiliser tous les outils » : à savoir, la vaccination (des non vaccinés, et le rappel), les gestes barrières, le pass sanitaire, et probablement le recours au télétravail.
Selon les chiffres publiés le 16 novembre par Santé publique France, l'épidémie de Covid-19 a fait 118 271 morts depuis son apparition. Sur les sept derniers jours, 2 574 patients ont été hospitalisés, dont 585 admis en soins critiques et environ 11 000 cas ont été détectés en moyenne par jour.
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