1 500e prélèvement de cornée à Bordeaux

Publié le 28/02/2001
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Mille cinq cents prélèvements de cornée, soit 3 000 cornées, ont été réalisés au CHU de Bordeaux depuis vingt et un ans. Sur plus de 2 000 patients qui en ont bénéficié, un seul cas a donné lieu à des complications infectieuses. Le Dr François Léger, anatomopathologiste, en est à l'origine. Il travaille en liaison avec le service d'ophtalmologie, dirigé par le Pr Joseph Colin. Le réseau régional de centres de prélèvement de cornées récemment créé, au sein duquel le CHU joue un rôle moteur en collaboration avec l'Etablissement français du sang Aquitaine-Limousin, participe du développement de cette activité. En effet, il bénéficie d'un agrément pour la constitution d'une banque de conservation des tissus. Le réseau est actif, d'ores et déjà, à Bayonne et à Agen, et des projets de centres existent à Périgueux et à Bordeaux. A terme, il doit permettre de fournir un nombre suffisant de cornées pour répondre à la demande en Aquitaine, « et même au-delà ».
L'idée d'utiliser des greffes cornéennes remonte au XIXe siècle. Dès 1914, Elsching parle de 20 % de succès, dont une récupération d'acuité visuelle de 5/10e. La technique s'est développée, réellement, en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec le vote de la loi Lafay en 1949, facilitant le prélèvement sur donneur décédé. Aujourd'hui, on pratique chaque année 2 700 kératoplasties. Toutefois, nombre de besoins restent insatisfaits et la mise en place, par l'Etablissement français des greffes, de la Liste nationale d'attente est de nature à objectiver le déficit de greffons auquel le pays est confronté.
Les principales indications du recours à la greffe sont la cornée détruite, le kératocône (déformation conique de la cornée), la dystrophie endothéliale, de Fuchs, ou acquise après une opération de la cataracte, ainsi que l'herpès et l'abcès bactérien.

Ph. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6867