L 'EFFET de la rivastigmine, inhibiteur réversible à la fois de l'acétylcholinestérase et de la butyrylcholinestérase, a déjà été révélé dans deux études contrôlées sur six mois : chez des patients souffrant de formes légères à modérées de la maladie, cet anticholinestérasique améliore les fonctions cognitives, le comportement et les activités de la vie quotidienne. Dans un nouvel essai randomisé américain de 26 semaines, portant sur 699 patients du même type, on a, à l'issue des mois initiaux, proposé aux candidats de prolonger l'étude pendant six mois avec un traitement par rivastigmine (6-12 mg/j). Ce prolongement ouvert était rendu possible par le caractère en double aveugle de la première phase du protocole : médecins et patients n'étaient pas informés du traitement pris (rivastigmine ou placebo) durant la phase initiale.
Traitement pendant six mois de plus
La majorité des patients (n = 532) a été élue pour recevoir de la rivastigmine pendant six mois supplémentaires. L'âge moyen des candidats était de 74 ans, la durée de leur maladie de 38,8 mois et la dose moyenne de rivastigmine de 9,4 mg/j.
A l'issue de l'étude, les personnes sous rivastigmine avaient toutes un score d'évaluation de la maladie meilleure que les scores projetés de celles sous placebo (écart de 5,7 points). L'analyse des résultats suggère fortement que la rivastigmine continue d'être bénéfique à la cinquante-deuxième semaine.
Tous les patients sous rivastigmine ont présenté une amélioration des fonctions cognitives, les meilleurs résultats ayant été observés chez les patients traités dès le début de l'étude.
A noter néanmoins que, à douze mois, 97 % des malades ont rapporté au moins un effet indésirable, le plus fréquent étant les troubles gastro-intestinaux (nausée, vomissements, diarrhée, anorexie).
Le fait que le déclin cognitif des patients traités pendant un an par rivastigmine soit moindre suggère que l'anticholinestérasique peut retarder la détérioration cognitive. En effet, à l'issue de l'étude, les patients les moins répondeurs du groupe rivastigmine avaient de meilleurs scores que ceux sous placebo à six mois. Autant d'arguments en faveur d'un traitement précoce et à dose adéquate dans les formes mineures à modérées de la maladie d'Alzheimer.
M. Farlow et coll., « European Neurology », 2000 ; 454 : 236-241.
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