La polémique enflamme les réseaux sociaux, après l’annonce de sanctions à l'encontre d'un célèbre médecin marocain, figure de proue de la lutte contre l'avortement clandestin. En moins de 24h, plus de 9.000 personnes avaient apporté leur soutien au professeur Chafik Chraïbi sur une page Facebook. Le professeur Chraïbi avait affirmé mardi avoir été démis de ses fonctions de chef de service de la maternité des orangers à Rabat après la diffusion d'un reportage de France 2, entraînant un mouvement de soutien en sa faveur. Interrogé mercredi par l'AFP, le ministre de la Santé marocain, El Hossein El Ouardia, a soutenu que cette décision, qui émane selon lui d'une "commission scientifique indépendante", avait été prise pour des raisons éthiques lors du tournage et non pour les positions du médecin. Le ministre avançant notamment que des personnes avaient été "filmées sans leur consentement écrit". Mais sur le fond, il temporise : "Il ne s'agit pas de pénaliser des gens pour leurs idées. Je suis moi-même très favorable à la lutte contre l'avortement clandestin et souhaite ouvrir un débat" sur la question, a-t-il ajouté.
L'avortement est puni par des peines d'un an à cinq ans de prison au Maroc, mais des débats existent pour assouplir la législation, en cas d'inceste notamment. Le reportage diffusé en décembre dans l'émission "Envoyé spécial" évoquait le "drame" des avortements clandestins au Maroc, au nombre de 600 à 800 chaque jour, selon l'Association marocaine de lutte contre les avortements clandestins (Amlac), dont le professeur Chraïbi est le président. Se disant "surpris" de sa sanction, le médecin a fait part de son intention de la contester administrativement. "Mon discours est connu et me semblait compris: je ne milite pas pour l'avortement, mais pour sauver la vie d'enfants et de femmes", a-t-il notamment plaidé.
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