Cancer du sein métastatique : la réduction de la fibrose améliore l'efficacité de l'immunothérapie

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Publié le 31/01/2019

Des chercheurs américains sont parvenus à améliorer l'efficacité de l'immunothérapie, chez des souris modèles de cancer du sein métastatique, en inhibant la formation de fibrose. Ces résultats sont publiés dans les « PNAS ».

En effet, « la présence d'un microenvironnement tumoral fibrotique peut supprimer la réponse immunitaire au cancer », expliquent les auteurs. Alors que l'immunothérapie a été une révolution dans certains cancers, « les cancers du sein métastatiques sont largement résistants aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire », indiquent les auteurs, précisant que les mécanismes en jeu restent peu compris.

Lien entre CXCR4 et fibrose

Dans un premier temps, ils ont identifié le rôle immunosuppresseur de la voie de signalisation CXCL12/CXCR4 dans le cancer du sein humain à partir des données du Cancer Genome Atlas qui recense les anomalies génétiques des cancers.

L'analyse des biopsies humaines de cancer du sein primitif et métastatique a ensuite mis au jour le lien entre une forte expression de la protéine CXCR4 et des niveaux élevés de fibrose et d'immunosuppression dans les deux types de cancer. La fibrose et l'immunosuppression étaient jusque-là des phénomènes peu connus dans les cancers du sein métastatique.

Afin de mieux comprendre le rôle de la voie CXCL12/CXCR4, les auteurs ont testé un inhibiteur de CXCR4 chez un modèle de souris cancer du sein métastatique. Il s'agit du plérixafor, un médicament indiqué dans la prise en charge de mobilisations des cellules souches hématopoïétiques en amont d'une autogreffe, chez les patients adultes atteints de lymphome ou de myélome multiple.

Limiter les métastases

« Nous avons montré que le fait de cibler la voie de signalisation CXCR4/CXCL12 à l’aide de plérixafor réduit la fibrose, atténue l’immunosuppression et améliore considérablement l’efficacité des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires dans les modèles précliniques de cancer du sein métastatique », résument les auteurs.

L'inhibition de CXCR4 permet ainsi de limiter la formation de métastases notamment au niveau des poumons, « l'un des sites les plus communs du cancer du sein métastatique », précisent les auteurs. « Ces résultats démontrent que la voie CXCL12/CXCR4 constitue une cible potentielle pour surmonter la résistance thérapeutique au blocage du point de contrôle immunitaire chez les patients atteints de cancer du sein métastatique », concluent les auteurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr