Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes (BCSN) touchent entre 65 et 85 % des femmes traitées pour un cancer du sein, notamment du fait des traitements qui compromettent la fonction ovarienne. Ces manifestations peuvent avoir des conséquences néfastes sur la qualité de vie, l’humeur et le sommeil. L’hormonothérapie substitutive est en générale contre-indiquée en cas de cancer du sein car elle peut accroître le risque de récurrence. Des traitements non hormonaux ont été proposés : clonidine, gabapentine, inhibiteur de la recapture de la sérotonine ; une amélioration légère à modérée (15 à 58 %) des BCSN a été rapportée. Quant aux traitements non médicamenteux (vitamines, dispositifs magnétiques, acupuncture), les résultats sont soit non concluants, soit non statistiquement significatifs.
C’est dans ce contexte qu’a été développée une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) basée sur la psychoéducation, la respiration et la relaxation. Cette approche est basée sur un modèle qui considère que certains facteurs provoquent ou entretiennent les BCSN : anxiété, stress, croyances négatives, pensées catastrophiques, comportements d’évitement. Selon un essai pilote chez 17 patientes, la TCC est suivie d’une diminution du score de fréquence des BCSN problématiques. Ce qui a conduit à la mise en place de l’essai MENOS 1 randomisé et contrôlé : 47 femmes dans le groupe TCC (groupes de 12 à 20 personnes) et 49 dans le groupe traitement usuel. Ont été mesurés la fréquence subjective des BCSN, le score de BCNS problématiques et la conductance cutanée sternale.
Les participantes assignées au groupe TCC ont suivi une session chaque semaine pendant six semaines.
Résultat : les femmes du groupe TCC étaient moins affectées par leurs symptômes à 9 et 26 semaines. En revanche, la mesure de la conductance cutanée sternale montre que la TCC n’a pas réduit la fréquence des BCSN.
Pour les auteurs, la TCC de groupe semble être un traitement sûr et efficace chez les femmes qui ont des BCSN problématiques après traitement pour un cancer du sein, avec des bénéfices additionnels sur l’humeur, le sommeil et la qualité de vie. Pour un éditorialiste, « les résultats de cette étude constituent de solides arguments sur lesquels baser des recommandations pour utiliser des techniques de restructuration dans la prise en charge des symptômes de ménopause chez les survivantes d’un cancer du sein ».
Eleanor Mann et coll. « Lancet » du 15 février 2012 en ligne (éditorial de Holly Prigerson).
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