Colis d’anthrax : les Américains ne comprennent toujours pas ce qui s’est passé

Publié le 26/07/2015

Crédit photo : CNRI/SPL/PHANIE

Plus de trois mois après l’affaire des colis d’anthrax, les militaires américains demeurent perplexes. Une enquête indépendante diligentée par le Pentagone n'a identifié aucune faute majeure après l'envoi involontaire de bacilles actifs de la maladie du charbon vers plusieurs destinations par un de ses laboratoires en avril dernier. "Une cause claire pour expliquer l'envoi d'échantillons actifs du bacille du charbon n'a pas pu être identifiée", indique le rapport de la commission d'enquête.

Les échantillons actifs envoyés par inadvertance venaient du laboratoire militaire américain de Dugway (DPG), dans l'Utah (ouest). "Nous savons à présent que durant la dernière décennie 86 installations aux Etats-Unis et dans sept autres pays ont reçu de petites quantités de bacilles du charbon actifs, que le DPG pensait avoir inactivés", poursuit le rapport d'enquête de 37 pages. Toutefois, soulignent les enquêteurs, il n'y avait pas de risques pour le public en raison des faibles concentrations de bacilles et personne n'a été contaminé.

A défaut d’erreur bien indentifiée, les experts avancent quand même un début d’explication : "le manque d'informations techniques dans la communauté scientifique en général sur les protocoles d'inactivation des bacilles". Ce manque d'éléments de référence a conduit chaque laboratoire à mettre en place ses propres protocoles. En l’occurence, le laboratoire DPG teste ses bacilles après irradiation pour vérifier qu'ils ont bien été inactivés, mais des échantillons trop petits sont testés, et ils sont vérifiés trop rapidement après l'irradiation.

"Il est clair que les spores des bacilles sont particulièrement difficiles à tuer, et des spores encore vivants seulement blessés par l'irradiation peuvent être en mesure de se réparer après quelque temps", souligne le rapport. Cela peut expliquer pourquoi des bacilles jugés inactifs à la sortie du laboratoire ont pu être considérés actifs quelques semaines plus tard... Le rapport plaide donc pour une standardication des procédures. Et pour l’heure, le Pentagone maintient un moratoire sur ces envois.


Source : lequotidiendumedecin.fr