Anticipant une « évolution défavorable de la situation épidémique entraînant une augmentation importante du nombre de patients à prendre en charge sur le territoire », la DGS a diffusé ce week-end des lignes directrices pour la prise en charge en ambulatoire des patients Covid-19 (cas confirmés) sans signe de gravité, « afin d’éviter la saturation des capacités d’hospitalisation ».
Très attendu sur le terrain, ce document rappelle en préambule que pour le moment, le recours à une filière ambulatoire ne doit être envisagé « qu’en lien avec l’ARS en fonction de la situation épidémique locale », une des mesures principales de la stratégie d’endiguement consistant toujours à « hospitaliser les patients confirmés afin de limiter l’apparition de clusters ».
Le 15 reste la règle
Face à un cas suspect en ville, l’appel du centre 15 reste la règle .
En revanche, le passage par la case hôpital n’est plus incontournable, la confirmation diagnostique biologique et la prise en charge des cas confirmés pouvant se faire en ambulatoire dans certaines situations.
« L’orientation du patient vers un lieu de prise en charge dépend principalement de son état clinique », détaillent les directives.
Pour être éligible à une prise en charge à domicile, le « cas confirmé » doit avoir été examiné par un médecin et « présenter une forme clinique simple, un niveau de compréhension suffisant et disposer de moyens matériels adaptés ». Si « le patient présente des signes de gravité, des comorbidités ou un motif d’hospitalisation différent de la pathologie Covid- 19, il sera pris en charge en hospitalisation complète ».
Huit critères cliniques contre-indiquant l'ambulatoire
Des critères cliniques contre-indiquant l’ambulatoire ont été définis. À savoir : pneumopathies hypoxémiantes oxygéno-requérantes et/ou terrains fragiles (âge > 70 ans, comorbidités respiratoires à risque de décompensation, insuffisance rénale dialysée, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV, cirrhose ≥stade B, diabète insulinodépendant ou requérant compliqué, patients immunodéprimés).
Si une prise en charge à domicile est décidée, le confinement doit être poursuivi au moins pendant 14 jours à partir du début des symptômes.
La surveillance doit porter sur l’état respiratoire, l’état général, la température (mesure bi quotidienne) mais aussi l’état psychologique du malade. Une fiche dédiée détaille les consignes à donner au patient. Une attention toute particulière doit être apportée au début de la deuxième semaine, période où l’on peut constater une aggravation des patients
Réalité de terrain
Avec ces nouvelles directives, les autorités sanitaires ouvrent ainsi la porte à la prise en charge en ville de certains patients atteints de Covid-19 avant même le passage en stade 3.
Elles répondent aussi à une réalité de terrain puisque dans certaines régions particulièrement touchées comme dans le Grand Est, les médecins généralistes sont déjà sur le pont.
Selon les chiffres officiels, 1 191 cas confirmés ont été recensés ce lundi 9 mars à la mi-journée en France dont 21 mortels.
Logigramme de prise en charge à domicile des cas confirmés de Covid-19 (source : ministère de la Santé) :
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