L 'INITIATIVE agace, sans que cela soit dit à l'agence régionale de l'hospitalisation ou dans les directions d'hôpital : imaginée pour améliorer concrètement la prise en charge de la douleur, la démarche de l'association Hôpital 2000* mise sur le mécénat d'entreprise et les dons de personnes privées. L'association récolte de l'argent, achète ensuite des pompes à morphine, puis les distribue en fonction des besoins. Elle est désormais soutenue par plusieurs grandes entreprises et des caisses de retraite. Un conseil scientifique, réunissant des médecins responsables des centres de la région spécialisés dans la douleur, éclaire ses choix.
Dix-sept mois après son lancement, l'opération fonctionne plutôt bien : une centaine de pompes supplémentaires, correspondant à une valeur de 2,5 millions de francs, ont été distribuées à une trentaine de cliniques. Et, pour la première fois, explique Martine Jambon, fondatrice et secrétaire générale de l'association, des maisons de retraite médicalisées en ont été aussi destinataires. « Nous savons, grâce à plusieurs études, que la question de la prise en charge de la douleur des personnes âgées hébergées en institution est loin d'être réglée », commente-t-elle.
Présidée par le sénateur RPR Lucien Neuwirth, président de l'intergroupe parlementaire d'étude de la douleur, qui s'est fortement investi dans « ce long combat pour que les patients ne souffrent plus dans les services hospitaliers », l'association jouit aussi du soutien d'Alain Mérieux, P-DG de BioMérieux. L'objectif d'un millier de pompes à morphine, selon les besoins estimés par la Société des anesthésistes, reste encore pourtant lointain. Aussi la secrétaire générale d'Hôpital 2000 s'insurge-t-elle contre « l'inertie des gestionnaires hospitaliers et l'indifférence de certains médecins ». Et elle s'inquiète de ce que la lutte contre la douleur, « après l'ère des beaux discours et d'un début de prise en compte, semble aujourd'hui marquer le pas, alors qu'il s'agit d'un combat de tous les jours ».
Association Hôpital 2000, tél. 04.72.77.02.07.
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