« Renforce les défenses immunitaires », « rend les os solides », « réduit le cholestérol »… Ces dernières années, les rayons alimentaires ont été la scène d’une véritable surenchère de promesses santé. Profitant de l’absence de réglementation, les marques ont, à grand renfort de termes propres au milieu médical, mis en avant des bénéfices pas toujours scientifiquement prouvées.
Face à ce constat, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a réagi. Après plusieurs années de tractations entre états membres, Commission européenne et EFSA, plus de 80 % des 4?500 allégations étudiées ont été considérées comme non fondées scientifiquement. Seules 222 ont été retenues. Parmi celles-ci : « Le calcium est nécessaire au maintien de la densité osseuse » ou encore « le fer contribue à la bonne circulation d’oxygène dans le corps ». De fait, les vitamines et minéraux, dont les effets sont les mieux connus, sont les grands gagnants. Lorsque le Conseil et le Parlement européens auront validé cette liste (courant 2012), les industriels auront six mois pour supprimer de leurs emballages toute allégation trompeuse sous peine d’amende pouvant aller jusqu’à 375 000 euros.
Un coup dur pour les industriels qui hésitent à investir davantage dans la recherche pour prouver les effets santé de leurs produits. Si certains avouent renoncer aux allégations, d’autres tentent, dès à présent, de contourner les mesures à venir. Car suggérer sans énoncer clairement reste possible. C’est l’option choisie par Danone pour sa boisson Chiquita C-Optima, « 100 % naturelle et riche en vitamine C ». Libre à chacun d’en tirer ses conclusions. La promotion de la santé emprunte aussi de nouvelles voies : celles de la naturalité, de l’équilibre, du bien-être ou du plaisir à l’image de Spécial K ou d’Activia. Reste aux industriels une valeur sure, celle des « sans sucres ajoutés », « sans sel », « sans huile de palme », « sans additifs » … qui passent au travers des mailles du filet réglementaire.
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