Le boom de la médecine esthétique

Des techniques non invasives pour retarder la chirurgie

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Publié le 03/03/2016
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TraitementRides

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L’acide hyaluronique et la toxine botulique sont des standards en médecine esthétique. En vieillissant, les cellules de la peau se renouvellent moins bien et ne peuvent compenser la perte annuelle de 1 % de collagène associée à la diminution du taux d’élastine.

Les injections d’acide hyaluronique permettent de redonner du volume. La toxine botulique permet de relâcher les muscles en hypercontraction et de lisser les rides d’expression (rides du lion, notamment). La lumière pulsée quant à elle, traite le photovieillissement. Elle supprime notamment les taches et éclaire le teint. Pour lutter contre le relâchement cutané de l’ovale du visage, il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes. Tout d’abord, la radiofréquence qui permet de stimuler le collagène en surface et en profondeur et de dissoudre les paquets graisseux sous le menton par exemple. Les ultrasons focalisés (Ulthera) rétractent la peau en coagulant les tissus profonds. L’objectif des fils de suspension résorbables, placés sous la peau est également de corriger le relâchement du visage en exerçant une traction vers le haut et vers l’arrière. Comme certains fils de suture chirurgicale, ils sont progressivement « digérés ». Leur pose nécessite une anesthésie locale. Les fils de maillage ou mésofils représentent une alternative plus légère aux fils tenseurs. Ces fils sont composés de polydioxanone, un matériau utilisé depuis plus de 50 ans en chirurgie cardiaque. Ils sont utilisés surtout sur le visage, mais il y a un grand développement de tous ces fils pour le cou et en corporel. « Ces nouvelles techniques permettent de retarder la chirurgie et même de réactualiser un lifting un peu dépassé », explique le Dr Ghislaine Beilin.

L’ère de la médecine régénérative

Pour les acides hyaluroniques, la nouveauté est dans les réticulations naturelles, dites bio avec le carboxymethylcellulose, d’origine végétale. D’autres hydrogels sont sur le marché. Et la nouveauté, ce sont les inducteurs tissulaires ont pour but de stimuler le propre collagène du patient afin d’obtenir une correction naturelle. L’effet volumateur est immédiat obtenu par le vecteur de l’inducteur (carboxymethylcellulose) progressivement éliminé et remplacé par le collagène du patient sous l’effet de l’inducteur (polycaprolactone, hydroxyapatite de calcium ou acide polylactique) « La gestion de toutes ces procédures se fait sans douleur. C’est moins douloureux que d’aller chez le dentiste », souligne le Dr Ghislaine Beilin. L’injection de Plasma riche en plaquettes (PRP) par mésothérapie est une autre technique de régénération cellulaire. Le PRP est utilisé comme source de facteurs de croissance et son injection sous la peau permet de stimuler la formation de nouvelles fibres de collagène. « Cela se fait dans le monde entier, mais pas en France », précise le Dr Beilin. Enfin, il faut aussi traiter sa peau de l’intérieur et il existe des cellules souches d’extraits embryonnaires de poisson sous forme de compléments nutritionnels. « Ainsi, aujourd’hui, nous sommes dans l’ère de la médecine régénérative : on relance les fonctions cellulaires. La dermoesthétique est une science médicalisée, très sécurisée qui repose sur de nombreuses recherches. Il y a plein de possibilités pour faire des prescriptions sur mesure », conclut le Dr Beilin.

 

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9476