L E nom de Grünenthal est apparu dans la pharmacie française il y a un peu plus de trois ans, traduction de la volonté de cette entreprise familiale allemande de compléter son implantation au niveau mondial, en s'installant dans l'Hexagone. Aujourd'hui, avec près de 4,5 milliards de francs de chiffre d'affaires réalisé au niveau international, le laboratoire se situe dans les 70 premiers laboratoires mondiaux.
Il est présent directement ou à travers des licenciés ou partenaires dans tous les pays d'Europe, sauf le Royaume-Uni, ainsi qu'en Amérique du Nord et du Sud et en Asie. Un développement mondial qui a entraîné une augmentation importante du nombre des salariés : 1 900, en 1990, et plus de 4 700, en 1999. Parallèlement, le chiffre d'affaires est passé de 622 millions de marks (2,083 milliards de francs) à 1 265 millions de marks (4,3 millards de francs).
Au niveau mondial, ce chiffre d'affaires est réalisé essentiellement dans le domaine de l'antalgie (un peu moins de 30 %) et en infectiologie (un peu plus de 25 %) devant la gastro-entérologie, la gynécologie et le SNC qui représentent chacun environ 10 %.
La molécule leader de Grünenthal est le tramadol, dont les deux tiers du chiffre d'affaires sont réalisés aux Etats-Unis, par Johnson and Johnson, qui a conclu un accord de licence avec la firme allemande.
Enfin, Grünenthal est un groupe qui consacre 158 millions de DM (près de 530 millions de francs) par an à la recherche essentiellement dans le domaine de l'antalgie.
Ces résultats intéressants montrent qu'en l'an 2000, un groupe familial peut encore se développer à l'échelon mondial et avoir une politique de recherche et développement, raisonnablement ambitieuse.
Grünenthal France :
un premier succès
Installé en 1997, Grünenthal France a, en trois ans, doublé son chiffre d'affaires (de 98,3 millions de francs à 197 millions de francs) et a, dans le même temps, presque doublé le nombre de ses salariés, qui sont passé de 75 à 140.
Cette expansion, explique Michel Fontanille, président en France de Grünenthal, est due à trois grands secteurs : l'infectiologie avec Texodil, la douleur et la gynécologie. C'est dans ces secteurs que Grünenthal France compte accroître sa présence, dans l'espoir d'atteindre à échéance 2006 un chiffre d'affaires avoisinant les 656 millions de francs.
En infectiologie, les espoirs du laboratoire reposent sur la gatifloxacine, fluoroquinolone de 3e génération codéveloppée avec BMS et qui représente une des rares molécules de ce type, active sur le pneumocoque, à ne pas avoir connu des déboires de tolérance.
La molécule qui est déjà commercialisée aux Etats-Unis a été administrée à plus de 2 millions de patients sans que l'on ait décelé des problèmes de tolérance, notamment cardiaque, hépatique, tendineuse ou de photosensibilisation. L'AMM du produit est attendue très prochainement en Allemagne, et le lancement en France devrait survenir à la fin de 2002. Toujours en antibiothérapie, Grünenthal France recherche un antibiotique de première intention, recherche qui pourrait aboutir au choix d'un générique de marque.
L'antalgie reste cependant un axe majeur du développement du laboratoire avec plus encore qu'en infectiologie le souci d'offrir une gamme complète : association tramadol-paracétamol, pour l'antalgie de palier 2, une nouvelle forme de tramadol (solution), la commercialisation d'une morphine retard (chlorydrate de morphine) et d'un patch de buprénorphine, patch matriciel qui a été préféré à un patch réservoir afin de ne pas favoriser les utilisations illicites de principe actif récupéré.
Enfin, Grünenthal France devrait compléter sa présence en gynécologie avec la commercialisation d'un contraceptif de 3e génération (association éthinylestradiol-chlormadinone).
Au total, l'objectif est de mettre sur le marché cinq produits innovants entre 2002 et 2003.
Développer des partenariats originaux
Parallèlement à la commercialisation de nouveaux médicaments, Grünenthal France développe et développera des partenariats avec les professionnels de santé.
DEQUAD (Démarche d'amélioration de la qualité de la prise en charge de la douleur) illustre cette volonté : il s'agit d'un véritable partenariat avec les établissements de soins qui ont pour but de développer la démarche qualité dans des petits centres hospitaliers ou des établissements privés. Le premier module étant consacré à la douleur aiguë postopératoire.
Quarante établissements ont opté pour ce partenariat en l'an 2000 bénéficiant de formations régionales, d'outils spécifiques et d'un suivi des projets par fax et e-mail.
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