Ebola en Guinée : les cas de paludisme non traités en hausse

Publié le 24/06/2015

L’épidémie d’Ebola en Guinée a conduit à une explosion des cas de paludisme non traités, selon une étude publiée dans la revue « The Lancet Infectious Diseases ». Les établissements de soins guinéens ont accueilli 74 000 cas de paludisme en moins au cours de l’année 2014 par rapport aux années précédentes. Selon le Dr Mateusz Plucinski, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) d’Atlanta qui a coordonné l’étude, les décès supplémentaires dus au paludisme sont « vraisemblablement beaucoup plus importants que ceux provoqués par le virus Ebola ».

L’épidémie d’Ebola a fait 2 400 morts en Guinée et a particulièrement touché le personnel soignant. Dans les districts touchés, leur nombre a baissé d’un quart l’an dernier tandis que le nombre de ceux qui s’occupent du paludisme est tombé à moins de la moitié - contre deux tiers avant l’épidémie. Le nombre des patients recevant des traitements antipaludéens oraux a baissé de 24 % (-30 % pour les traitements injectables) pendant l’épidémie Ebola en 2014, par rapport à 2013.

Les malades ont également largement déserté les centres restés ouverts par crainte d’une contamination. « Le paludisme est l’une des principales causes de fièvre et de consultation en Guinée mais nos données suggèrent que les gens fiévreux ont évité les centres de soins par peur de contracter Ebola ou d’être envoyés dans des centres de traitement Ebola », note le Dr Plucinski.

Les baisses les plus importantes ont été enregistrées après la troisième vague de l’épidémie qui a débuté en août 2014, avec un nombre global de consultations pour paludisme inférieur de 42 % au niveau pré-épidémique. Le même phénomène a probablement aussi eu lieu en Sierra Leone et au Liberia.

Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr