Emmanuel Goddat : « Il nous faut créer les conditions nécessaires à un vrai dialogue entre médecins et managers de santé »

Décision Santé. Pourquoi en tant que directeur d'hôpital avez-vous rejoint le syndicat Jeunes Médecins ?

Emmanuel Goddat. Il est pertinent que des médecins et directeurs d'hôpitaux puissent échanger. Nous avons des visions communes. Concernant mon statut, venant de l'AP-HP, nous avons simplement opéré une mise à disposition dans le cadre du droit syndical pendant deux ans.

DS. Avez-vous des atomes crochus avec le président de JM, Emanuel Loeb ?

E.G. Nous nous connaissons depuis déjà une dizaine d'années lorsqu'il était président de l'Isnih. Nous partageons les mêmes points de vue sur l'hôpital, le système de santé et le syndicalisme en général. Notre idée centrale n'était pas de faire un coup, mais de trouver les conditions nécessaires à un vrai dialogue entre les managers de santé et les médecins. Car pendant trop longtemps, on s'est regardé en chiens de faïence. Or la crise sanitaire a démontré que l'on pouvait très bien s'entendre et être efficaces.

D.S. Quelles sont vos priorités ?
E.G. C'est le positionnement d'un syndicat qui représente la nouvelle génération de médecins hospitaliers et libéraux. Nous avons 5 000 adhérents et notre challenge serait de réussir à doubler ce nombre d'ici deux ans. Par ailleurs, au-delà du socle syndical connu de la défense des intérêts de la profession, nous allons créer une plateforme de propositions pour l'élection présidentielle. Nous voulons développer également les services vers les médecins adhérents. Il y a un gros sujet sur l'installation en ville et la gestion administrative des cabinets via des partenariats avec des start-up et des solutions innovantes qui s'occupent de ce champ.

D.S. Quelle sera votre stratégie vers les jeunes femmes médecins ?
E. G. Nous avons comme objectif de mieux concilier parentalité et vie professionnelle. Ce sont des enjeux essentiels de bien-être pour les praticiens, de performance pour le système de santé et d'attractivité pour les jeunes médecins. Dans le même état d'esprit, les jeunes médecins souhaitent que l'on crée des conditions de souplesse pour faciliter des passerelles dans leurs pratiques professionnelles, par exemple entre l'hôpital et la clinique, ou de l'hôpital à l'exercice libéral en ville, etc. Car il existe encore trop de contraintes à leur goût.