La société française est-elle à la veille de libéraliser sa législation sur les questions de société touchent à la santé ? Le fait est que le thème le débat de la présidentielle tourne de plus en plus autour de ces sujets. Qu’il s’agisse d’autoriser la recherche sur les cellules souches embryonnaires, d’ouvrir l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples homos ou de légaliser l’aide active pour mourir, François Hollande semble dire «oui» à tout. En face, Nicolas Sarkozy reste ferme sur ses « valeurs pour la France ». Le récent ralliement de Christine Boutin à son camp s’explique sans doute par ce revirement, alors même qu’il y a à peine deux mois « Libé » annonçait que le président était tout prêt à se convertir au mariage homo. Dans la bataille pour l’Élysée, François Bayrou tente une synthèse, par exemple en disant oui la PMA pour les homos, mais pas au mariage gay. Reste que le clivage droite–gauche se fait ressentir plus que jamais sur ces questions qui touchent à l’individu et à la famille.
Euthanasie, fécondation in vitro, statut de l’embryon, autorisation de consommation des drogues douces, et désormais contraception gratuite pour les mineures… Si le candidat socialiste est élu le 6 mai la législation française en matière de bioéthique devrait a priori changer. Et la France suivrait alors l’exemple d’autres pays européens qui ont opté pour des législations moins restrictives sur ces questions de société : Belgique, Pays-Bas mais aussi Suisse et Espagne. Le débat se « politise » et se « bipolarise » avec la campagne, mais en soi il n’est pas nouveau. Et ce n’est pas la première fois que les esprits s’échauffent sur ces sujets. Ainsi, l’équilibre atteint par la loi Léonetti de 2005 sur la fin de vie n’a pas fait consensus bien longtemps. Ces derniers mois des propositions de loi favorables à l’euthanasie ont remporté plus qu’un succès d’estime auprès des parlementaires de l’Assemblée ou du Sénat. Même remarque concernant la loi bioéthique l’an passé : commencé dans une atmosphère sereine, le débat a vite révélé les clivages. La gauche regrettant au final une révision législative pour rien.
La campagne pour l’élection présidentielle est aussi un combat de lobbys. Associations et groupes de pression tentent le tout pour le tout pour convaincre les candidats et les rallier à leur cause. Témoin cette semaine cette campagne choc lancée par l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) qui met en scène les principaux candidats sur leur lit de mourant. Histoire ans doute de mettre les ténors de la campagne dans l’ambiance, avant de les convier le 24 mars prochain à se prononcer sur la fin de vie.
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