Les besoins du nourrisson en protéines sont proches de 10?g par jour et ce, jusqu’à l’âge d’un an. Des apports couverts par l’allaitement au sein, comme celui par lait infantile au début de la vie. En effet, un enfant allaité tète entre 700 et 800 ml, absorbant une moyenne quotidienne de 8 à 10 g de protéines. Quant aux laits premier âge, un peu plus riches en protéines, ils en contiennent en moyenne 1,5g/100 ml.
« Mais si durant ces 5 à 6 premiers mois les besoins en protéines du nourrisson sont correctement couverts, cela se complique, en revanche, lors de la diversification alimentaire », explique le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste (hôpital Necker, Paris).
Cette diversification débute vers 5-6 mois, avec l’introduction progressive de nouveaux aliments (fruits et légumes). Cependant, le lait reste la base de l’alimentation du nourrisson jusqu’à la fin de sa première année, soit environ 500 ml de lait par jour. Ce qui se fera avec un lait deuxième âge pour les enfants non allaités au sein. Pour les enfants toujours nourris au sein après 5 mois, l’apport en lait maternel devra toutefois être complété par un apport en lait 2e âge. Car très souvent, les mères ont des difficultés à maintenir un allaitement important à ce stade.
Les laits 2e âge apportent entre 1,5g et 2g de protéines pour 100 ml. Les quantités protéiques apportées en sus, via l’alimentation mixée, devront rester faibles, entre 2 et 4g. « Des quantités très vite atteintes », poursuit le Dr Plumey qui recommande de ne pas abuser des laitages et fromages à ce stade de la vie.
À partir de 7-8 mois révolus, la viande, le poisson ou l’œuf sont introduits mixés, en augmentant crescendo les quantités de façon à parvenir en fin de première année de vie à un maximum de 15 à 20g/j. A noter que 20g de viande équivalent à 20g de poisson ou à un demi-œuf.
Viande, poisson ou œufs : pas plus d’une fois par jour
Étant donné que la viande contient en moyenne 20 % de protéines (contre 15% pour le poisson et 12 % pour l’œuf), la consommation quotidienne de 20g de viande apporte les 4g de protéines qui s’ajoutent à celles fournies par le lait. C’est donc suffisant. Malheureusement, c’est à partir de 7-8 mois que l’on note souvent des apports protéiques excédentaires, principalement du fait d’un excès en viande-poisson-œuf et en laitages (en plus du lait 2e âge).
Ainsi, en moyenne, les apports protéiques totaux sont proches de 20g/j à l’âge de 9 mois à de 25 à 30g/j à l’âge de 1 an, soit bien plus que les 10g/jour recommandés ! Ce qui peut contribuer à une prise de poids excessive (voir encadré). Le conseil : « donner de la viande, poisson ou œuf une fois par jour, c’est bien. Deux fois par jour, c’est trop », doit donc être martelé. Il est valable jusqu’à l’âge de 10 ans, âge auquel l’alimentation rejoint celle de l’adulte avec
des besoins énergétiques proches de 2 000 kcal/j et où il peut y avoir deux rations quotidiennes de viande, poisson ou œufs.
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