Les nouvelles recommandations vaccinales américaines* viennent d’entériner la vaccination anti-HPV « de routine » chez les garçons de 11-12 ans comme préconisé par les Centers for Disease Control (CDC) dès fin 2011. Pour les autorités américaines, la vaccination des garçons devrait « apporter des bénéfices directs » (avec une réduction des condylomes et des lésions anales précancéreuses escomptée) mais aussi permettre de « réduire la transmission des HPV 6,11,16 et 18 et les infections, maladies et cancers féminins qui en résultent ».
L’Europe semble plus circonspecte, notamment quant au bénéfice direct de la vaccination chez le garçon. L'indication « prévention des cancers non génitaux » n'a ainsi pas été retenue pour l'instant dans le dossier européen d'AMM de ces vaccins, ce qui fait que le bénéfice individuel qu’on pourrait en attendre chez les garçons serait faible, limité aux condylomes. Le bénéfice collectif, sur la transmission du virus, semble en revanche plus consensuel mais doit être mis en balance avec le coût et l’acceptabilité de la vaccination en population masculine. Ainsi en France, même si une réflexion est engagée sur le sujet, la vaccination des garçons reste encore hypothétique.
Quel age idéal pour vacciner?
Au-delà de cette question, le modèle américain conduit aussi à s’interroger sur « l’âge idéal » de la vaccination anti HPV. Outre Atlantique la vaccination des garçons, comme celle des filles, est recommandée à 11-12 ans. Un âge qui selon les CDC permettrait à la fois d’améliorer la réponse immunogène au vaccin et d’augmenter la couverture vaccinale en ciblant une population plus « captive ». Un argument qui, en France, ne convainc pas entièrement, la meilleure acceptabilité du vaccin avant 14 ans n’étant pas démontrée. Par ailleurs, une vaccination plus précoce implique la possibilité de coadministration du vaccin anti HPV avec d’autres injections vaccinales. Sur ce point, des données récentes ont validé la faisabilité de cette coadministration, ce qui suggère que le vaccin HPV pourrait techniquement être proposé en même temps par exemple que le rappel DTcoq polio dès 11-13 ans. Mais pour l’heure, la révision de l’âge de la vaccination anti HPV n’est pas officiellement à l’ordre du jour.
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