JAZZ-ROCK
PAR DIDIER PENNEQUIN
I L écumait les bars de La Havane et autres lieux légendaires du son, quand, après plusieurs décennies d'une carrière parfaitement locale, Compay Segundo est devenu une véritable idole de la planète.
Chapeau vissé sur la tête - il a d'ailleurs été mis récemment aux enchères pour la modique somme de 17 500 dollars (122 500 F, 18 675 Eur) - grand amateur de rhum et le cigare de La Havane toujours aux lèvres, sa « tres » - une guitare cubaine typique - dans ses bras, Compay Segundo, 93 ans, de son vrai nom Francisco Repilado, est une des figures mythiques de la musique cubaine traditionnelle. Chanteur dans un style que l'on croyait enterré dans les profondeurs de l'île - le son, équivalent du blues afro-américain -, le vétéran nonagénaire a été sorti de l'oubli grâce au guitariste Ry Cooder voici quelques années.
Après la publication de son dernier album, « La flores de la vida » (EastWest), celui qui a déjà obtenu deux disques d'or en France, revient sur scène pour une tournée (1), tout comme ses compatriotes et amis, la chanteuse Omara Portuando (2) et le contrebassiste Orlando « Cachaito » Lopez (3), autres grandes figures de la musique cubaine populaire.
Mais Cuba, qui a donné au monde parmi les plus belles musiques de danse, est également une terre de jazz. Déjà le trompettiste Dizzy Gillespie, dans les années 1940/1950, avait révélé aux amateurs des grands solistes de la musique afro-cubaine comme Mario Bauza ou Chano Pozo. Plus récemment, des instrumentistes comme Paquito D'Rivera (saxe), Arturo Sandoval (trompette) et surtout Chucho Valdes (piano), ont apporté la preuve de l'existence d'une authentique école cubaine de jazz. Dernier soliste et prodige en date, le jeune trompettiste El Indio. Découvert par Chucho Valdes, fondateur du groupe Irakere, El Indio, 24 ans, possède un style et un phrasé puissants, très influencés par Clifford Brown, Wynton Marsalis, Lee Morgan et surtout Freddie Hubbard. Sa renommée est en train de franchir l'Atlantique grâce à la sortie d'un récent CD, « Nuevos Horizontes » (Tamarindo Records/Dreyfus Jazz), enregistré à La Havane avec quelques-uns des meilleurs musiciens locaux. Il est l'une des grands personnalités du jazz afro-cubain moderne à découvrir absolument (4).
(1) Paris, Zénith, 13 et 14 mars, 20 h 30 - Caen, Zénith, 16 mars - Marseille, Le Dôme, 18 mars.
(2) Paris, Olympia, 20 avril, 20 h 30.
(3) Paris, La Cigale, 27 avril, 20 h (puis au Printemps de Bourges, entre le 17 et le 22 avril).
(4) Paris, Sunside (01.40.26.46.60), le 23 mars, 21 h.
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