Epidémie

Grippe 2012: un virus pas si anodin ?

Publié le 29/02/2012
La France devrait connaître dans les prochains jours son pic épidémique de grippe saisonnière. Une grippe majoritairement due au virus A/H3N2, qui peut s’avérer particulièrement sévère chez les personnes fragiles, comme les plus de 75 ans ou les nourrissons, avec un risque accru d’hospitalisations. La vigilance est donc de mise, notamment dans les établissements hébergeant des personnes âgées.

L’épidémie de grippe bat son plein, avec une incidence de 565 cas pour 100 000 habitants la semaine dernière. Elle devrait d’ailleurs atteindre son pic en cette première semaine de mars, selon l’InVS. Et elle paraît moins bénigne que les années précédentes, en tout cas sur certaines classes d’âge. En effet, si Sentinelles évoque des cas cliniques globalement sans gravité, avec des taux d’hospitalisations peu élevés, la DGS souligne tout de même que la grippe touche « avec une sévérité particulière les personnes de plus de 75 ans et les enfants de moins de 1 an, avec un risque accru d’hospitalisations ». La vigilance est donc de mise, notamment dans les établissements hébergeant des personnes âgées, étant donné qu’il y est attendu « un grand nombre de cas groupés d’infections respiratoires aiguës (IRA), avec un taux d’attaque et une létalité vraisemblablement plus prononcés que ceux observés les dernières années », poursuit la DGS. On relève déjà la présence de quelques foyers épidémiques dans les établissements hébergeant des personnes âgées, en particulier dans le sud de la France.

Quant aux médecins, ils sont invités à appeler le centre 15 avant de procéder à une hospitalisation, afin d’évaluer la situation et d’orienter au mieux le malade. Et, « en cas d’intervention dans les collectivités, il est important d’identifier les premiers cas pour mettre en place les mesures barrières et les traitements afin de contrôler la transmission du virus grippal », indique la DGS.

Les deux tiers des cas liés au virus H3N2

Au total, 910 000 personnes auraient consulté leur généraliste pour syndrome grippal en quatre semaines, selon le réseau Sentinelles. Grog évoque pour sa part 3 millions de personnes, « 60% d’entre eux auraient une vraie grippe, majoritairement de sous type A H3N2 » indique ce réseau. Ce dernier note également que, malgré les vacances scolaires et la fermeture des écoles dans les 2/3 de l’Hexagone, l’épidémie poursuit sa progression.

Au vu des prélèvements effectués par les médecins du réseau des GROG, il se confirme par ailleurs que le virus A H3N2 s’impose cette année comme la souche la plus fréquemment rencontrée. Selon les GROG, 98 % des virus grippaux sont de type A cette année. Et parmi eux, les deux tiers (66 %) sont de type A(H3N2), 4 % de type A(H1N1) et 28 % de type A non sous-typés. Les souches grippales rencontrées cette année croisent donc celles qui entrent dans la composition du vaccin saisonnier : A/California/7/2009 (H1N1), A/Perth/16/2009 (H3N2) et B/Brisbane/60/2008. L’Invs relève toutefois que «parmi les virus A(H3N2), une circulation de virus antigéniquement variants par rapport à la souche vaccinale A/Perth/16/2009 est observée». Faut-il s’en inquiéter ? Les experts de l’INVS estiment qu’«il n’est pas possible à ce jour de conclure quant à l’impact de cette observation sur l’efficacité du vaccin grippal utilisé cette saison.» Reste néanmoins, une certitude: selon l’INVS, pour l’heure, les isolats testés sont sensibles aux antiviraux.

Charlotte Demarti

Source : lequotidiendumedecin.fr