Les chercheurs néerlandais et américains ayant réussi à créer un virus H5N1 mutant pouvant pour la première fois se transmettre entre humains pourront publier leur recherche, mais pas tout de suite. Ainsi en a décidée la vingtaine d'experts internationaux qui était réunie jeudi et vendredi à huis clos au siège de l'OMS pour établir des recommandations. A l'issue des discussions, un porte-parole de l'OMS a indiqué que les "recherches dans le domaine doivent être publiées pour des raisons de santé publique". Néanmoins, a-t-il ajouté, les 22 experts ont estimé que les deux études, qui ont soulevé des inquiétudes au sein de la communauté internationale sur les risques et utilisations abusives possibles, ne pouvaient pas être publiées avant que soit effectuée une nouvelle évaluation des "paramètres de sécurité". Les recherches sur ce virus doivent donc continuer à être suspendues en attendant cette évaluation, dont la date n'a pas encore décidée.
Le 20 janvier, les scientifiques, qui auraient dû publier leurs études dans les revues Science et Nature, avaient annoncé qu'ils cessaient leurs recherches pendant 60 jours. La première équipe de chercheurs est implantée dans un laboratoire au centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas). Elle avait annoncé en septembre avoir créé une mutation du virus de la grippe aviaire potentiellement capable, pour la première fois, de se transmettre facilement entre mammifères et potentiellement entre humains. L'autre équipe se trouve à l'Université du Wisconsin (nord des Etats-Unis).
Aprenant ces recommandations de l’OMS, la revue américaine Science a indiqué vendredi qu’elle allait s’y plier, alors même qu’elle s’aprêtait, comme la revue britannique Nature, à publier en mars une version partielle de ses recherches sur le H5N1. "Nature et Science doivent attendre d'avoir plus d'informations de l'OMS et d'autres autorités pour savoir quand nous publierons le texte complet de ces études", a déclaré Bruce Alberts, rédacteur en chef de Science.
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