La cure d’austérité du deuxième CHU de France porte ses fruits : à budget constant, 1,5 milliard d’euros en 2011, le déficit consolidé est passé de 86 millions en 2008 à 45 millions en 2011. Les Hospices civils de Lyon espèrent retrouver une capacité d’autofinancement d’ici fin 2013.
Malgré la crise économique, les HCL gardent le cap. Les aides de l’Etat sont en baisse constante, 10 millions en 2008, 7 millions en 2011 et beaucoup d’interrogations pour 2012 ; mais le directeur général des hôpitaux lyonnais reste optimiste : « Nous restons sur la voie du retour à l’équilibre pour 2013 », affirme Daniel Moinard.
Obligés, comme les autres établissements français, d’assainir leurs finances, les HCL ont mis en place en 2009 le plan Cap 2013. Le prix à payer : 200 suppressions de postes par an pour tenter d’alléger la masse salariale qui représente 70 % du budget du premier employeur de Rhône-Alpes avec ses 23 000 salariés. Aux syndicats qui dénoncent une baisse de la qualité du service public, le directeur des HCL répond par le pragmatisme. « Un hôpital ne vit pas sur une autre planète qui ne serait pas en prise avec la réalité de tous les jours. Les suppressions de postes ne concernent que les personnels non soignants et la qualité de soin s’est malgré tout améliorée grâce à une meilleure organisation des services. »
Bijoux de famille
Pour tenir les objectifs, il a fallu aussi puiser dans les bijoux de famille : le riche patrimoine immobilier accumulé au fil de l’histoire et des donations. Pour 2011, les HCL espèrent en tirer quelque 40 millions d’euros et les ventes devraient continuer cette année. Le tout sans toucher aux logements destinés aux personnels. Près de 900 appartements subsistent sur l’agglomération lyonnaise, loués à près de 20% en dessous du prix du marché.
La direction des HCL est toujours confrontée à un fort endettement : plus de 900 millions d’euros encore en 2011. « On n’a pas jeté l’argent par les fenêtres », se récrie Daniel Moinard. « La dette a été bien gérée, nous n’avons aucun emprunt toxique et notre taux d’intérêt est d’environ 2,95 %, bien en dessous de la plupart des hôpitaux français. » Les HCL ont ainsi mené une forte politique d’investissements : 250 millions d’euros par an en moyenne ces dix dernières années pour l’hôpital de la Croix-Rousse, l’hôpital femme-enfant de Bron, la création d’une cuisine centrale ou d’un vaste centre de stérilisation. Un dernier grand chantier a été présenté à l’automne : la restructuration de l’hôpital Edouard-Herriot, envisagée depuis déjà une dizaine d’années, devrait commencer en 2014.
Grâce à l’ensemble de ces mesures d’austérité, les HCL espèrent récupérer sous peu leur capacité d’autofinancement. Elle était de 8 millions en 2008, les Hospices civils de Lyon devaient alors emprunter pour rembourser les intérêts d’emprunt. Le chiffre a grimpé à 38 millions en 2011 et au terme du plan, fin 2013, les HCL tablent sur une capacité d’autofinancement de 85 millions par an.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature